Guyane : L’intersyndicale du CNES mobilisée pour une revalorisation des salaires

Guyane : L’intersyndicale du CNES mobilisée pour une revalorisation des salaires

Dans le contexte inflationniste qui marque ces dernières années, les syndicats du Centre National d’Études Spatiales (CNES) montent régulièrement au créneau pour une revalorisation des salaires qui soit en accord avec le contexte économique. Une nouvelle fois, l’intersyndicale se fait entendre, à Kourou, Paris et Toulouse.

Une revalorisation des salaires à hauteur de l’inflation actuelle, dans un contexte déjà tendu au sein du CNES alors que des suppressions de postes sont attendues dans les prochaines années. Au Centre Spatial Guyanais (CSG), les grévistes ont occupé le rond-point devant le site afin de distribuer des tracts, évoquant une mise à niveau des salaires trop faible face à l’inflation, ainsi que leurs incertitudes quant aux suppressions de postes à venir avec l’arrivée d’Ariane 6, dans un contexte de crise du spatial.

Pour Christophe Dupuy, délégué syndical central CFE CGC au CNES, interrogé par nos confrères et partenaires de Radio Péyi, il s’agit d’une dévalorisation du travail du personnel : « Surtout, c’est comment est-ce que la direction, la France, le gouvernement, peut répondre à cette situation qui est très importante, dans le sens où on veut tous que le spatial réussisse, mais ce n’est certainement pas en dévalorisant le travail des salariés, en leur donnant des augmentations qui ne couvrent même pas l’inflation, c’est-à-dire qu’en fait on perd du pouvoir d’achat, qu’on va répondre à la question (…) Ce qu’il faut, c’est se donner les moyens d’une politique spatiale ambitieuse, et pour cela il faut des moyens pour remettre à niveau la base, ça a été en partie obtenue, mais il faut également une politique salariale qui soit cohérente et qui soit acceptable pour les salariés ».

Des négociations difficiles et des ajustements qui sont en réalité un retour en arrière, poursuit le délégué syndical : « On a eu une réunion de négociation, et on nous a annoncé 3,5 %, moins 1,3 % qu’on avait eu l’année dernière, parce qu’on avait osé réclamé un complément. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on n'est pas en train de parler d’augmentation de salaire, on est en train de parler de salaire qui couvre l’inflation, c’est-à-dire qui évite de perdre du pouvoir d’achat (…) pour la troisième année consécutive, nous allons perdre du pouvoir d’achat. Nous avons fait le calcul, sur trois ans, avec des prévisions d’inflation à 14 % cumulé, on arrive à 11 jours de travail gratuit. Onze jours de perdus. Donc on ne peut plus accepter une telle dévalorisation du travail des salariés du CNES ».

Une situation qui empire pour Christophe Dupuy, alors que les syndicats ont déjà prévenu à plusieurs reprises d’une situation qu’ils jugent compliquée, poursuit-il : « Cela fait maintenant plusieurs années qu’on alerte les donneurs d’ordre et le gouvernement sur les suppressions de postes qui vont arriver, c’est le choix qu’ils ont fait, de réduire le volume de main d’œuvre, donc faire les mêmes opérations avec moins de monde sur une durée plus courte (…). Ça fait maintenant plusieurs années qu’on les alerte ». Les syndicats annoncent que le mouvement pourrait se durcir si aucune nouvelle négociation n’était lancée.

Damien Chaillot