Alors que des lycéens manifestent devant les établissements scolaires de Cayenne et de Saint-Laurent du Maroni, évoquant des manquements aux respect des normes sanitaires, tandis que la fermeture des écoles pour une durée d'une semaine a été actée ce lundi 17 mai, le recteur de Guyane, Alain Ayong Le Kama doit adapter la stratégie et le calendrier scolaire à quelques semaines des examens.
Si le recteur de l'académie de Guyane Alain Ayong Le Kama s'est déjà exprimé à plusieurs reprises pendant les différentes phases de la pandémie en faveur du maintien des cours en présentiel pour les élèves du territoire, la récente décision de la préfecture d'un reconfinement de deux semaines allait en ce sens, prévoyant initialement la poursuite des cours dans les établissements scolaires. Cependant, ce lundi 17 mai, à l'issue de la réunion hebdomadaire du Conseil Scientifique Territorial (CST) à laquelle était conviée l'Association des Maires de Guyane (AMG), la fermeture des écoles, collèges et des lycées du territoire a finalement été décidée du jeudi 20 mai au vendredi 28 mai.
Une décision unilatérale selon le recteur d'Académie qui déplore ne pas avoir été consulté, mais qui se dit inscrit dans une démarche volontariste, acceptant la situation pour élaborer une solution adaptée.
Invité du journal de Guyane la 1ère, Alain Ayong Le Kama, s'il a fait part d son désaccord sur la méthode, ne conteste pas les décisions actées et dit vouloir construire malgré les restrictions :
« Je ne souhaite pas et je ne vais pas commenter des décisions qui sont des décisions des élus de la nation, qui me concernent directement car elles m'imposent des ajustements de court terme qui peuvent être difficiles (…) Je regrette et je le dis solennellement que j'aurais préféré être consulté en amont pour que ces ajustements se fassent le plus simplement possible. Ce n'est pas le cas, donc on va faire avec. Mon travail, et celui des agents de l'éducation nationale, c'est de rendre un service public de l'éducation national qui soit le mieux possible tout en préservant la santé des élèves ».
Interrogé au sujet d'un potentiel recours du rectorat quant aux décisions, le recteur d'Académie réfute cette éventualité, prônant le dialogue : « Ce n'est pas ma méthode. Ma méthode c'est la concertation, la négociation, et on avance dans cette concertation, dans la manière de faire et dans ce qui doit se faire ».
L'une des problématiques évoquées dans la complexité de la gestion de la situation, celle des personnalités de « première ligne », pompiers, personnel soignant, forces de l’ordre, qui ne peuvent pas exercer leurs fonctions si les enfants ne sont pas scolarisés. Si des dispositifs exceptionnels peuvent permettre d’accueillir les élèves concernés en priorité, ces démarches prennent du temps et demandent une organisation préalable. C'est dans ce sens qu'Alain Ayong Le Kama explique : « si je dis que j'aurais préféré être prévenu à l'avance, peut-être que je me serai préparé pour mettre en place ce dispositif. Il sera mis en place, mais c'est un dispositif qui prend du temps (…) ça ne peut pas se faire en 3 jours ».
Cependant, concernant le second degré, dans la concertation avec les institutions, la décision a été prise pour toutes les classes concernées par des examens de fin d'année de reprendre le chemin des cours dès mardi 25 mai, les chefs d'établissements ayant à charge de préparer les salles de classes dans le cadre des normes sanitaires, afin d'assurer la continuité pédagogique en vue des épreuves de fin d'année.
Damien CHAILLOT