Guadeloupe : Une économie confrontée à une inflation persistante indique le rapport annuel de l'IEDOM

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Guadeloupe : Une économie confrontée à une inflation persistante indique le rapport annuel de l'IEDOM

Comme chaque année, l’Institut d’émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) publie son Rapport annuel économique et financier de la Guadeloupe. Ce rapport indique une situation économique et financière de l'île pour l'année 2023 confrontée à une inflation persistante.



En 2023, la Guadeloupe a été confrontée à une inflation persistante, avec une augmentation moyenne des prix de 3,9 %, contre 3,6 % en 2022. Cette inflation élevée a freiné la reprise économique, bien que le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A ait diminué de 4 %. Malgré cette baisse, le taux de chômage reste élevé à 19 %, illustrant les défis persistants du marché du travail.

Dans ce contexte économique difficile, les ménages guadeloupéens ont réduit leurs dépenses de consommation. Le nombre de dossiers de surendettement a atteint un nouveau record avec 543 dossiers, soit une augmentation de 9,7 % en un an. Parallèlement, les importations de biens de consommation durables ont reculé de 8,1 %, reflétant une prudence accrue des consommateurs.

Les entreprises locales, adoptant également une attitude prudente, ont réduit leurs investissements, ce qui s'est traduit par une baisse de 2 % des importations et de 20 % des exportations. Le secteur agricole a souffert de coûts élevés, tandis que le secteur du BTP a vu sa consommation de ciment chuter de 7,4 %, malgré une augmentation de 22 % de son chiffre d'affaires. En revanche, le secteur du tourisme a montré des signes de redressement avec une hausse de 4 % des passagers à l'aéroport Pôle Caraïbes, totalisant plus de 740 000 touristes.

Sur le plan énergétique, 91 % des énergies primaires utilisées en Guadeloupe sont importées, avec des coûts quatre fois plus élevés qu’en France hexagonale. De plus, les dysfonctionnements récurrents du réseau de distribution d’eau potable continuent de priver un quart de la population de cette ressource essentielle au quotidien.

L'activité bancaire a également ralenti. Les dépôts ont diminué de 3,5 %, s'établissant à 7,8 milliards d’euros, tandis que les placements liquides à court terme ont augmenté de 19,9 %. Le stock de crédit a légèrement reculé de 0,2 %, et la sinistralité a augmenté avec un taux de créances douteuses atteignant 4,6 %. Le Produit Net Bancaire a baissé de 2,4 %, et le résultat net des banques locales a plongé à -40,4 millions d'euros. 


 

Damien CHAILLOT