Guadeloupe : Un bilan 2024 contrasté pour le Grand Port Maritime

Guadeloupe : Un bilan 2024 contrasté pour le Grand Port Maritime

Le Grand Port Maritime de la Guadeloupe (GPMG) a présenté son bilan annuel 2024, ce mercredi. Le bilan est marqué par une baisse généralisée de l'activité, à l'exception notable du secteur de la croisière, qui continue de prospérer. Jean-Pierre Chalus, président du directoire du GPMG, a dressé un tableau mitigé de l'année écoulée. Si le port demeure un acteur clé de l'économie guadeloupéenne, la majorité des indicateurs sont en recul.

Le trafic total de marchandises a diminué de 3%, atteignant 3,4 millions de tonnes. Le secteur du conteneur, essentiel pour l'approvisionnement de l'archipel, a particulièrement souffert avec une baisse de 11%, soit 193 000 équivalents vingt pieds (EVP). Le transbordement, quant à lui, a chuté à 33 000 EVP, un niveau historiquement bas qu’on n’avait pas observé depuis une décennie.

Cette tendance s'explique en grande partie par la fin des grands chantiers structurants, notamment la construction du nouveau Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de la Guadeloupe. Jean-Pierre Chalus résume la situation, au micro de nos confrères de Guadeloupe la 1ère : « Je pense qu’on a aujourd’hui la fin des grands chantiers structurants sur la Guadeloupe, la fin des travaux importants sur le CHU. On a également une consommation domestique en retrait, donc nous constatons effectivement des trafics 2024 qui sont moins forts que ce que nous avions en 2023 ».

Le tourisme via les croisières en hausse

Dans ce contexte morose, le secteur de la croisière se distingue avec des chiffres en hausse de 6%. En 2024, 276 293 passagers ont été accueillis à bord des paquebots de tourisme, contribuant à un total de 1,1 million de passagers sur l’ensemble des activités du port. Ce dynamisme a permis au trafic global de rester stable malgré la baisse des flux sur l’archipel et à l’international. Les relations renforcées entre le port et les compagnies de croisière sont un levier stratégique pour maintenir cette dynamique.

Adaptation aux exigences du trafic maritime

Dans un contexte mondial de transition écologique, le port investit massivement pour répondre aux nouvelles normes environnementales et à l'évolution des caractéristiques des navires, désormais plus grands et dotés d’un fort tirant d’eau. En 2024, le GPMG a engagé des travaux significatifs, notamment sur le quai 12, pour un montant de 58 millions d’euros, soit près de quatre fois plus qu’en 2023.

Malgré un ralentissement généralisé de l’activité, les perspectives pour 2025 s’annoncent comparables à celles de fin 2024. Jean-Pierre Chalus évoque notamment un potentiel rebond du volume de transbordement grâce à des collaborations stratégiques avec des acteurs comme la CMA CGM. Toutefois, les premiers chiffres de l'année 2025 ne montrent pas encore d’inversion de la tendance. 

Damien Chaillot