Gabriel Attal nommé Premier ministre : Les réactions en Outre-mer

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Gabriel Attal nommé Premier ministre : Les réactions en Outre-mer

Les réactions Outre-mer ont été nombreuses après la nomination de Gabriel Attal à Matignon. Le plus jeune Premier ministre de la Vème République reçoit pour l’heure un accueil plutôt chaleureux et bienveillant, mais qui se durcit nettement à gauche de l’échiquier politique.

Passé quatre fois en Outre-mer depuis 2017 -deux fois en Guyane, une en Martinique et une à La Réunion-, la popularité du désormais ancien ministre de l’Éducation nationale semble aussi se vérifier en Outre-mer. Toutefois, comme dans l’Hexagone, les critiques sont plus vives chez les élus LFI et GDR.

À La Réunion, le président du Département Cyrille Melchior a adressé ses « sincères et chaleureuses félicitations » au nouveau chef de l’exécutif, assurant demeurer « un partenaire actif pour la mise en œuvre des politiques publiques au profit des Réunionnaises et des Réunionnais, dans une démarche de solidarité et d’intelligence collective ». En Guadeloupe, le président de la Région, Ary Chalus, « y voit le signe de l’audace et de la volonté du Président de la République de donner un souffle nouveau à la nation », et « souhaite au Premier ministre Gabriel Attal le plein succès dans l'exercice de ses hautes fonctions et lui assure son soutien dans les initiatives qui favoriseront l'épanouissement et le bien-être des guadeloupéens ».

Lors de ses vœux à la presse, le président de la Polynésie Moetai Brotherson a salué la nomination de Gabriel Attal, « c’est tout de même le plus jeune Premier ministre de l’Histoire de la Vème République ». « J’ai eu l’occasion de le rencontrer » a rappelé le président qui fut, entre 2017 et 2023, député GDR de la Polynésie, « c’est un homme courtois, agréable, efficace ». « Ça n’a pas dû être évident pour le président de la République de le choisir, parce que c’est un rôle difficile à endosser », a-t-il souligné.

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Chez les parlementaires, le sénateur du parti présidentiel Teva Rohfritsch s’enthousiasme : « Dynamisme, audace et travail ! Des valeurs fortes au service de toute la nation, avec, j’en suis convaincu, une nouvelle approche des outremers à Matignon ». Pour sa collègue Marie-Laure Phinéra Horth, « de tous les défis qui l’attendent, il y a les problématiques propres aux Outre-mer ». « Vous êtes une personne très active, dynamique et vous savez parler aux gens », ajoute-t-elle. Toujours au sein du parti présidentiel, mais à l’Assemblée nationale, le député calédonien Nicolas Metzdorf s’est dit « très heureux de l’avoir comme premier ministre », appelant à « continuer sur la lancée de l’éducation nationale ».

Plus à gauche, la sénatrice socialiste Audrey Bélim a adressé ses « félicitations républicaines », espérant « à Matignon le même intérêt pour les Outre-mer et La Réunion. Nos territoires ont besoin que l’adaptation aux Outre-mer devienne réellement un réflexe pour toutes les politiques publiques ». Du côté de la gauche au Palais Bourbon, le ton est nettement moins complaisant. Le député GDR Frédéric Maillot s’interroge : « Je ne peux que me réjouir qu’une PM ayant fait usage de façon abusive du 49al3 démissionne, maintenant le nouveau ? Quelle sera sa méthode respectera-t-il la représentation nationale ? ».

Le député LFI Jean-Hugues Ratenon rappelle quant à lui que « ce nouveau Premier ministre a soutenu et voté tous les textes de l’ancien gouvernement ». « Ce sera toujours de toute façon Macron qui va dicter la conduite au nouveau Premier ministre qui ne sera qu’un porte-parole » a-t-il ajouté dans un long communiqué, reprenant ainsi les mots du chef de file Jean-Luc Mélenchon. Même charge du côté de la députée Karine Le Bon, proche de la présidente de la Région Réunion, qui écrit : « le fusible Borne a sauté, place au fusible Attal ». « Même scénario, casting différent. Ne nous faisons pas d’illusions, le programme ne changera pas. Même détricotage des services publics, même déconnexion des réalités du terrain… pas grand-chose à en attendre ».

La sénatrice socialiste de Martinique Catherine Conconne se veut, elle, plus philosophique : « La déshumanisation de la vie politique fait oublier que derrière toute fonction, il y a avant tout un homme, une femme. Des fonctions dures, prenantes, bourrées de sacrifices et pourtant indispensables à la démocratie. Donc à ce titre, bon courage Monsieur le Premier ministre ».