L’Association qui regroupe les CCI d’outre-mer (ACCIOM) publie vendredi un livre blanc à destination du gouvernement qui prévoit de « faire de la crise une opportunité » en se focalisant sur cinq secteurs vitaux: le tourisme, le commerce, le BTP, les transports et l’industrie.
Les Chambres de commerce et d’industrie d’outre-mer ont alerté sur l’état d’urgence dans les Outre-mer et plaident pour un maintien des dispositifs d’urgence de l’Etat et demandent que le plan de relance pour répondre à la crise économique causée par le Covid-19 permette de « relancer et transformer les économies ultramarines ». Pour que le monde économique ultramarin sorte de la crise, « il faut une certaine stabilité » car « nous ne voulons pas que cela se transforme en crise sociale en plus de la crise économique », a déclaré Carine Sinaï-Bossou, présidente de l’ACCIOM.
L’association demande donc le maintien des dispositifs d’urgence mis en place par l’Etat, comme l’activité partielle et les reports de charges, dont certains devaient se terminer fin 2020 ou être revus à la baisse. D’autant plus que dans des territoires qui allient « problèmes structurels et crises sociales fréquentes, les banques sont plus réticentes à appliquer les prêts garantis par l’Etat », explique Mme Sinaï-Bossou, également présidente de la CCI de Guyane.
Un livre blanc pour transformer les économies ultramarines
Dans ce contexte, et afin d’éclairer les réflexions des parties prenantes, l’ACCIOM s’est donnée pour objectif de réfléchir à des propositions de court, moyen et long termes destinées à relancer et transformer les économies ultramarines. Elle expose ses réflexions dans son livre blanc «Outre-Mer : l’état d’urgence».
A plus long terme, les CCI ont travaillé sur les points forts de leurs territoires et les freins au développement pour utiliser au mieux le plan prévu par le gouvernement pour « relancer et transformer les économies ultramarines ». « Les CCI étant des acteurs de terrain et représentants élus des entreprises ayant accompagné des milliers d’entrepreneurs depuis mars 2020, il nous semblait légitime et nécessaire d’apporter notre contribution à une sortie de crise. Nous espérons que ce livre blanc accompagnera les réflexions des acteurs de la relance. Nous aurons besoin de toutes les énergies pour y arriver !»
Chacune détaille ses propres priorités, qui ont en commun l’incitation à la production locale (alimentaire ou industrielle), la relance de la commande publique accompagnée d’un assouplissement du cadre fiscal et réglementaire, et une facilitation des déplacements des hommes et des marchandises par bateau ou par avion. « Nous ne pouvons pas n’être qu’un marché pour les pays d’Europe, on a besoin d’un développement industriel », ce qui suppose matériaux et emballages, explique-t-elle, en déplorant des prix d’acheminement depuis l’Europe « exorbitants ». Certains matériaux pourraient venir des pays voisins « mais on n’a pas de liaison aérienne avec le Suriname ou le Brésil », et « ça doit passer par le Havre », explique Mme Sinaï-Bossou, en plaidant pour une « intégration régionale ».