Environnement : la nouvelle Stratégie nationale pour la mer et le littoral 2024-2030 souhaite valoriser les Outre-mer

Vue de Saint-Denis de La Réunion ©DR

Environnement : la nouvelle Stratégie nationale pour la mer et le littoral 2024-2030 souhaite valoriser les Outre-mer

La nouvelle Stratégie nationale pour la mer et le littoral 2024-2030 (SNML) a été adoptée par décret le 10 juin. Selon le texte, elle forme le cadre de référence pour l'ensemble des politiques publiques concernant la mer et le littoral. Elle présente une vision partagée de la mer et des littoraux à l'horizon 2030 et au-delà et s'applique en Hexagone et dans les territoires ultramarins en fonction de leurs compétences propres.

  

La SNML 2024-2030 succède à une première version élaborée en 2017. Selon le décret, « elle identifie quatre grandes priorités pour les six ans à venir : la neutralité carbone, la protection de la biodiversité, l'équité sociale et la compétitivité d'une économie bleue durable. Elle présente dix-huit objectifs pour atteindre ces priorités avec des mesures concrètes et des indicateurs permettant de suivre régulièrement la mise en œuvre de la stratégie ».

Les Outre-mer sont bien évidemment concernés. La Stratégie rappelle dans son préambule « qu’avec un espace maritime d’une superficie de 10,2 millions de km2, bordé par environ 22.860 km de frontières communes avec 30 États et situé à 97% en Outre-mer, la France est présente sur tous les océans du monde ». Elle relève également que la majeure partie de la riche biodiversité française se trouve dans les territoires ultramarins, que l’État a le devoir de protéger. La SNML fixe ainsi les grandes orientations de la planification de l’espace maritime et de l’espace littoral, laquelle sera déclinée et rendue opérationnelle sur les façades maritimes de métropole et sur les bassins ultramarins, par les documents stratégiques de façade (DSF) et les documents stratégiques de bassins maritimes (DSBM) dans les Outre-mer.

 Mettre en place des pôles d’excellence de recherche en Outre-mer

« En plus de focus dédiés aux spécificités ultramarines, un objectif (le 16) est consacré au développement de l’économie bleue en Outre-mer. La SNML doit participer de l’appropriation des enjeux ultramarins par les citoyens métropolitains », précise le document. L’objectif 16 ambitionne notamment de valoriser une biodiversité préservée en Outre-mer, selon les particularités et les atouts de chacun. Il s’agit d’assurer la résilience des territoires et des écosystèmes maritimes ou littoraux de la métropole et d’Outre-mer par l’atteinte du bon état écologique des eaux marines, la gestion effective du réseau français d’aires marines protégées (33% de la zone économique exclusive en 2023) et la mise sous protection forte de 10% de l’espace maritime français. 

« En Outre-mer, le développement des connaissances doit passer par la mise en place de pôles d’excellence de recherche sur les stratégies d’adaptation au changement climatiques adaptées à chaque territoire », recommande la SNML. Il faudrait ainsi améliorer les outils de gestion de crise, en impliquant la coopération transfrontalière au niveau des bassins. L’étude évoque l’évolution des mangroves et de l’état des récifs coralliens, le Plan de lutte contre le chlordécone et les sargasses, la problématique spécifique des décharges littorales en Outre-mer, et les pressions particulières du tourisme de croisière aux Antilles.

 Affirmer le rôle et les spécificités des ports ultramarins

Par ailleurs, en particulier dans les régions ultrapériphériques, « la connaissance de la ressource halieutique via la collecte des données devra être renforcée afin d’assurer la structuration des filières de pêche », souligne le document, ainsi que l’importance de développer les secteurs de production de transformation et de commercialisation de la pêche et de l’aquaculture. L’emploi maritime revêt une dimension spécifique en Outre-mer, expliquant un développement de formations adaptées (classe BIMER en Martinique, pôle régional des métiers de la mer à Mayotte, ouverture d’un lycée de la mer à la Réunion). « L’objectif est de favoriser et de soutenir ces initiatives notamment pour les formations de navigants », note la SNML.

Cette dernière préconise aussi la création d’un réseau d’observatoires locaux (exemple : volcan sous-marin FANI MAORE à Mayotte) et d’élargir la recherche à la connaissance des phénomènes météorologiques violents présents dans certaines régions tropicales. Enfin, « dans le cadre de la stratégie nationale portuaire, affirmer le rôle et les spécificités des ports ultramarins, afin d’en faire des fers de lance de la transition énergétique des territoires et de les adapter à l’évolution des routes maritimes et aux exigences environnementales du transport maritime ».

 

PM