Environnement et Coopération : Le programme 2022 du Réseau de conservation des cétacés dans la Caraïbe lancé de la Martinique

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Environnement et Coopération : Le programme 2022 du Réseau de conservation des cétacés dans la Caraïbe lancé de la Martinique

Depuis le mois de mars 2022, et jusqu’en septembre, le programme « Ti Whale An Nou » du Réseau de conservation des cétacés dans la Caraïbe (Caribbean Cetacean Society, CCS) réalise différentes missions scientifiques qui visent à leur protection dans cette zone. Cette initiative locale menée par des Antillais rassemble différents projets de coopération, de recherche, de conservation et d’éducation.

Dans son programme de travail pour l’année 2022, la CCS rappelle à juste titre que la Caraïbe est l’un des 35 « hotspots » de biodiversité du monde. « Selon le dernier Plan d’Action pour les Mammifères Marins de la Caraïbe, au moins 33 espèces de cétacés ont été documentées dans la région. Soit plus d’un tiers de la diversité mondiale (90 espèces en 2020) », souligne le texte. Si la Grande Caraïbe demeure un habitat essentiel pour la majorité d’entre elles, pour la reproduction et l’alimentation entre autres, il n’en demeure pas moins que certaines populations sont déjà dans un état critique de conservation. Mais pour cela les données scientifiques manquent.

Coopération internationale

Et c’est là que la CCS intervient. Créée en 2020 par deux biologistes marins originaires de Guadeloupe et de Martinique, Laura Pittino et Jeffrey Bernus, basée dans ce dernier territoire, la Caribbean Cetacean Society travaille à l'échelle de la Caraïbe pour améliorer la protection des cétacés à travers une coopération internationale. C’est à ce jour la seule organisation dédiée à la conservation des mammifères marins sur l’ensemble des Antilles. Elle revendique un réseau impliquant des directeurs d'ONGs internationales, des chercheurs, des experts en conservation, des représentants de gouvernements et des professionnels de la mer.  

En 2021 la CCS a inauguré le programme « Ti Whale An Nou » (« Nos petites baleines à nous », ndlr) afin de procéder à un suivi des populations de cétacés des Petites Antilles avec une méthode permettant de comparer les résultats entre toutes les îles. « Le programme s’est révélé être une excellente plateforme pour la formation et la montée en compétence des acteurs locaux et pour l’éducation à l’environnement », affirme l’association. « Il est indispensable que nous prenions en main localement la sauvegarde de notre patrimoine, représentant également une source importante de notre économie bleue. »

Durant toute l'année 2021, la Région Guadeloupe a été l'un des partenaires du programme « Ti Whale An Nou »

Le programme 2022 s’est donné les mêmes objectifs scientifiques qu’en 2021, et notamment : « Améliorer les connaissances sur la diversité, la distribution, les déplacements et les densités relatives des espèces de cétacés des Petites Antilles ; (…) contribuer à l’alimentation des bases de données acoustiques des différentes espèces de cétacés pour une meilleure identification par les systèmes d’intelligence artificielle ; et avoir un protocole commun sur tous les territoires pour un suivi sur le long terme et des comparaisons inter-îles. » Tout cela avec des méthodes non invasives, recourant à la photo-identification et à l’écoute des sons émis par les cétacés par acoustique passive.

Sorties éducatives

Commencé en mars, le projet se déroulera jusqu’en septembre 2022 avec une zone d’étude recouvrant toutes les îles des Petites Antilles entre Anguilla et Grenade, divisées en trois sous-régions : sud, centre et nord. « Sous réserve des conditions météo, au moins deux expéditions de 15 jours chacune seront organisées dans chaque sous-zone. Une première entre mars et mai et une seconde entre juin et août. Cela permet de prendre en compte la saisonnalité des espèces. Soit un total au minimum six expéditions par an dans les Petites Antilles », précise le CCS.

L’organisme indique qu’en fonction des restrictions sanitaires, aucun débarquement ne devrait être réalisé. Depuis la Martinique, sa base, le navire de recherche traversera les eaux des différents pays sans s’y arrêter. L’équipage est composé d’un capitaine, d’un chef de mission, de deux biologistes et de volontaires. Par ailleurs, des missions de coopération, des formations et des sorties éducatives avec les enfants seront organisées. Dans son programme, le CCS tient également à « permettre la montée en compétences des Antillais ; accroître l’attractivité de notre région grâce à la préservation de notre économie bleue ; et valoriser l’implication des jeunes et des femmes sur le terrain ».

Pour aller plus loin : le site de la Caribbean Cetacean Society (CCS)

PM