L’objectif est clair, viser, pour 2030, une consommation énergétique 100 % produite localement. Un objectif totalement réalisable selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), alors que les échanges ont débuté autour du prochain Plan Pluriannuel de l’Énergie (PPE) de Guyane. Le point grâce à l'interview de William Veloppé, responsable des Opérations Antilles-Guyane et de la société Helexia, filiale de Voltalia, au micro de nos partenaires de Radio Péyi.
Atteindre une production énergétique 100 % locale et décarbonée, un objectif réaliste selon l’ADEME, qui fera partie intégrante du prochain PPE, qui fixera les grandes orientations en matière d’énergie pour le territoire.
Une prévision confirmée par William Veloppé, responsable des Opérations Antilles-Guyane et de la société Helexia, filiale de Voltalia, au micro de Radio Péyi : « Très clairement, cet objectif est plus que réalisable. Cela nécessiterait 400 MWh d'énergie décarbonée de plus d’ici 2030. Il s’agit là d’un premier volet correspondant à la production locale et décarbonée intégrant la partie photovoltaïque sur toiture et sur ombrière de parking. Le deuxième axe correspond au volet de l’efficacité énergétique, en effet la meilleure énergie est ce que l’on ne consomme pas. Rappelons qu’en Guyane, la consommation électrique a baissée entre 2021 et 2022. C’est un signal fort de prise en compte des enjeux énergétiques sur le territoire notamment par les acteurs industriels et tertiaires, pour lesquels l’effort est à poursuivre afin de rénover leurs actifs et améliorer leurs habitudes de consommation ».
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Une augmentation de la production, mais aussi et surtout des habitudes de consommations. Sur ce point, les mentalités ont d’ores-et-déjà changé positivement, note le responsable des Opérations Antilles-Guyane et d’Helexia, qui constate une meilleure consommation malgré une hausse démographique :
« Nous avons également remarqué des évolutions de positionnement avec nos partenaires. Il y a quelques années, nous pouvions convaincre du bien-fondé de l’efficacité énergétique, aujourd’hui nous devons surtout agir. Les mentalités ont évolué étant donné que le prix de l’énergie sera plus élevé dans quelques années. Il devient donc urgent d’agir, non plus sur la production, mais sur la consommation. Il y a encore quelques années, il n’y avait aucune action de régulation de climatiseur via des Gestions Techniques de Bâtiments (GTB). Aujourd’hui, c’est un outil qu’il faut avoir, les climatiseurs étant régulés pour ne pas aller en dessous des températures de consigne. Lorsqu’un bâtiment se vide, cette GTB éteint les climatiseurs dans la plupart des espaces ou alors assure le maintien des températures minimales pour la bonne continuité des activités. Le froid représente en effet un enjeu majeur en Guyane ».
Autre point majeur à anticiper pour les décennies à venir, le développement des véhicules électriques. Un enjeu majeur qui aura un impact fort sur la régulation de la consommation d’énergie, prévu dans le cadre du PPE, poursuit William Veloppé : « La mobilité électrique est pleinement prise en compte en Guyane dans les discussions de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) qui sont en cours, plus particulièrement dans les scénarios de développement. Il y a donc différents scénarios de prise en considération de l’évolution de la demande par les ménages ou les industriels. Pour les industriels et les professionnels, il sera aisé de maîtriser les moments où leur flotte sera rechargée. En revanche pour les particuliers cela est beaucoup moins facile de maîtriser l’instant lorsqu'il s'agira de recharger la batterie de leur véhicule. Force est de constater que divers scénarios sont actuellement étudiés afin d’accompagner efficacement la Guyane et ses habitants vers la mobilité électrique ».
Damien CHAILLOT
