Il est connu en Nouvelle-Calédonie pour avoir mené la délégation interministérielle consacrée au territoire mise en place par l’ancien Premier ministre Michel Barnier. Emmanuel Moulin va remplacer le bras droit historique d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler, aux fonctions de secrétaire général de l’Élysée. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Emmanuel Moulin, ancien directeur du Trésor puis à la tête du cabinet de Gabriel Attal lorsqu’il était Premier ministre, va succéder à Alexis Kohler le 14 avril, a annoncé l’Élysée, vendredi 28 mars.
L’ancien inspecteur général des finances s’était rendu en Nouvelle-Calédonie en tant que délégué interministériel chargé d’accompagner l’archipel dans sa reconstruction et la relance de son économie, fin novembre 2024, accompagné de quatre collaborateurs. Nommé par l’ancien Premier ministre Michel Barnier, son rôle était également de superviser le fléchage des différentes aides financières de l’État au bénéfice des collectivités et des entreprises.
« Engager des réformes »
Au terme de sa visite, il avait insisté sur la nécessité, pour la Nouvelle-Calédonie, d’engager de nombreuses réformes dès 2025, notamment sur le plan fiscal, afin de bénéficier du soutien financier de l’État. Une contrepartie exigée par le gouvernement national en vue du versement de la dernière subvention de 2024 de 27 milliards de francs (dont une partie, 9 milliards, n’avait d’ailleurs pas été versée en raison d’une réforme de la TGC a minima), et de l’octroi du prêt garanti par l’État de 119,3 milliards de francs.
Un prêt, déclarait-il alors, qui « devra servir à faire face aux obligations, mais surtout à engager des réformes, car avant le 13 mai, le territoire était déjà sur une trajectoire insoutenable ». Emmanuel Moulin évoquait l’entrée en vigueur de la réforme de la CCS (qui passe de 2 à 3 %), avant la fin mars -ce sera finalement au 1er avril-, mais concomitamment à la baisse de charges sociales, a affirmé Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement, mercredi 26 mars, afin que cela « soit neutre » pour les Calédoniens.
Une approche comptable ?
Le haut fonctionnaire n’avait pas été pas tendre, insistant sur le fait que la Nouvelle-Calédonie ne pouvait pas « compter que sur la Métropole, pour un système qui n’est pas soutenable et qui est une voie sans issue ». Le futur secrétaire général de l’Élysée se disait néanmoins satisfait des objectifs du plan S2R. Enfin, le haut fonctionnaire devait, à l’époque, préfigurer le comité interministériel chargé de la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie, chargé de coordonner l’action et l’expertise des différents ministères au sein d’une seule et même entité.
Mais voilà, le gouvernement de Michel Barnier a été censuré, remplacé par celui de François Bayrou, et le nom d’Emmanuel Moulin n’a plus été cité en lien avec la Nouvelle-Calédonie depuis quatre mois. Son nouveau rôle en tant que secrétaire général de l’Élysée pourrait-il avoir des conséquences pour le territoire ? De ce qu’il avait laissé paraître lors de son déplacement en novembre, son approche pourrait être purement comptable, et son influence auprès d’Emmanuel Macron suivre cette tendance.
Emmanuel Moulin remplace Alexis Kohler, tout puissant secrétaire général de l’Élysée, jusqu’ici inamovible collaborateur d’Emmanuel Macron depuis son passage à Bercy, et qui s’apprête à rejoindre la Société générale.
Les Nouvelles Calédoniennes avec AFP