En cette Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage le 2 Décembre, le concours de la Flamme de l’Egalité, qui mène chaque année avec les enseignants du primaire et du secondaire et leurs élèves de l’Hexagone et d’Outre-mer une réflexion sur l’histoire de la traite et de l’esclavage, vient de révéler ses lauréats. Parmi eux, deux projets de Guyane et un de La Réunion. Le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye a proclamé officiellement les résultats par une vidéo postée sur le site du concours.
Le concours de la Flamme de l’Egalité a été lancé en 2015 sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE), avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, du ministère chargé des Outre-mer, de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), de la Ligue de l’Enseignement et plus récemment de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Le ministère de l’Agriculture et le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer se sont joints également à ces institutions un peu plus tard. À partir de 2022-2023, la CASDEN soutiendra également cette opération mémorielle.
Pour sa septième session, le concours La Flamme de l’égalité a rassemblé plus de 5135 élèves scolarisés au sein de 178 établissements, répartis sur 31 académies dans l’Hexagone et dans les Outre-mer. En 2021-2022, les élèves et les équipes éducatives devaient concevoir un projet sur la thématique « Travailler en esclavage ». (Pour la session 2022-2023, les enseignants ont jusqu’au 31 mars 2023 pour s’inscrire et remettre la création de leurs élèves).
Enseignants et élèves étaient guidés pour cela par un dossier pédagogique réalisé sous l’égide du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, abordant notamment des problématiques telles que « travailler dans les plantations », « l’organisation du travail », « esclaves en ville et en Europe », « résistance au travail », et « travailler en esclavage aujourd’hui ». Les créations pouvaient être de tous types, selon le règlement du concours : chanson, exposition, fresque, théâtre, slam, dessin animé, etc.
Au total, 302 projets ont été déposés puis évalués par les jurys académiques en avril 2022. Les travaux retenus ont été valorisés dans les académies en mai et juin. Entre les mois de septembre et novembre, le jury national a procédé à une nouvelle évaluation des travaux retenus par les jurys académiques afin de dresser le palmarès national. Tous les membres du jury national se sont rassemblés le mercredi 9 novembre 2022 au lycée Fénelon de Paris 6e sous la présidence de Benoît Falaize, inspecteur général de l’Éducation, du Sport et de la Recherche pour procéder collectivement aux dernières délibérations et arrêter le palmarès.
.jpg)
Tous les lauréats Lauréats ex-aequo écoles Vidéo « Le regard de Copena pour comprendre l’esclavage en Guyane » Les élèves de CM2 de l’école Roland Lucile de Kourou ont réalisé une vidéo sur le travail en esclavage. Le livre Mon nom est Copena de Marie George Thébia a servi de ressource principale pour bâtir le projet autour de six thématiques : les personnes, les lieux, les actions, l’africanité, les émotions et les conditions de vie des esclaves en Guyane coloniale. Maquette « Nout Zistoir » Les élèves de CM2 de l’école Jules Ferry du Tampon (La Réunion) ont fabriqué une maquette reprenant le parcours des esclaves réunionnais : arrivée sur l’île, travail dans les plantations, résistance par le chant et la danse, marronnage. Le jeu sur les couleurs et le volume a permis au groupe de mettre en valeur ses connaissances sur le sujet. Lauréat collège Vidéo « Travailler en esclavage sur la terre de Guyane… Un passé d’actualité » Les élèves de 3ème du collège Paul Kapel de Cayenne ont créé une vidéo sur l’esclavage sur ce territoire. Deux élèves incarnant des esclaves entament un dialogue critique à l’égard de leur condition avant que trois autres élèves ne commentent la scène en ouvrant la réflexion sur l’esclavage moderne. Lauréat lycée Œuvre en cuir « Criminelle gourmandise » Les élèves de 2nde option « métiers du cuir et de la maroquinerie » du lycée Flora Tristan de Montereau-Fault-Yonne (Académie de Créteil) ont confectionné une œuvre en cuir. La pièce principale est un sucrier marqué d’éléments rappelant l’esclavage transatlantique (symboles, messages, couleurs). À l’intérieur de celui-ci se trouvent des objets fabriqués par les élèves : un fouet, une houe et des bracelets de cuir. Un lien entre la marchandisation des esclaves et le commerce actuel est établi. Prix spécial du jury Vidéo « The Freeman Project » Les élèves de 4ème du collège Roger Salengro de Charleville-Mézières (Académie de Reims) ont imaginé un projet de théâtre d’ombre interrompu par une panne d’électricité. Celle-ci débouche sur la libération d’un enfant esclave. Ce dernier était forcé de pédaler sur un vélo pour alimenter l’école en électricité. Cette mise en scène permet aux élèves de prendre conscience des situations d’esclavage. Deux mentions ont également été attribuées : l’une pour une vidéo « Le travail des femmes esclaves », par les élèves de CM2 de l’école de Wandignies Hamage (Académie de Lille), et l’autre pour une chanson intitulée « Leurs corps volés » par les élèves de 2nde du lycée Jean Brito de Bain-de-Bretagne (Académie de Rennes), dans laquelle ils s’adressent à des enfants contraints au travail forcé. |
PM
