Chlordécone, soignants non-vaccinés, autonomie : Emmanuel Macron s’exprime sur sa politique Outre-mer

Emmanuel Macron au soir du 2nd tour, après sa réélection (capture)

Chlordécone, soignants non-vaccinés, autonomie : Emmanuel Macron s’exprime sur sa politique Outre-mer

À une semaine du premier tour des Législatives, le chef de l’État s’est exprimé dans un long entretien à la presse quotidienne régionale. Il a notamment évoqué des sujets Outre-mer, comme le chlordécone, la situation des soignants non-vaccinés, les débats sur l’autonomie ou encore, les nominations de Justine Bénin et Yaël Braun-Pivet.

« Lorsque les autorités sanitaires nous diront qu’on est revenu dans une situation qu’on appelle endémique, qu’il n’y a plus de risque, à ce moment-là, un travail de réintégration se fera » a réitéré le président de la République dans cet entretien. Des propos qu’il avait déjà tenu quelques jours après sa réélection. « Mais, pour toutes ces personnes qui sont suspendues, je rappelle qu’un accompagnement social, dans les Antilles en particulier, a été proposé » a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a aussi évoqué le sujet du chlordécone, et plus précisément défendu son bilan sur ce sujet : « J’ai mis en place des tests gratuits pour tous pour mesurer le taux de chlordéconomie », « j’ai mis en place les indemnisations et nous continuerons ce travail pour accompagner les territoires, les agriculteurs et les familles qui ont été touchés ». « Lors de ma première visite aux Antilles en tant que président, il y a quatre ans, j’ai reconnu ce qui s’était passé » a insisté le chef de l’État, pointant du doigt les « élus qui parfois sont en responsabilité depuis vingt ans, venir m’expliquer qu’on ne va pas assez loin ».

Justine Bénin et Yaël Braun-Pivet

Concernant la nomination de Justine Bénin, appelée à succéder à Annick Girardin en tant que secrétaire d’État à la mer, Emmanuel Macron dit attendre de l’élue guadeloupéenne qu’elle « déploie l’agenda que j’ai annoncé à Montpellier, confirmé à Nice, Brest et en Polynésie, qui est une ambition maritime française fondamentale ». « L’essentiel c’est que ce soit une entité propre rattachée au Premier ministre » a-t-il répondu sur la transformation de ce Ministère en secrétariat d’État.

Pour Yaël Braun-Pivet, nommée ministre des Outre-mer, Emmanuel Macron lui aurait fixé comme instructions « d’aller très vite au contact ». Une priorité que la nouvelle locataire de la rue Oudinot évoquait déjà lors de sa prise de fonction. Yaël Braun-Pivet s’est d’ores et déjà entretenue avec plusieurs chefs d’exécutifs et de collectivités locales, et s’est aussi rendue en Guadeloupe. La nouvelle ministre doit aussi « préparer le déplacement que je compte moi-même faire très vite avec une obsession : être au service de nos compatriotes et répondre à la vie chère, aux défis écologiques, économiques et sociaux ». 

« Pas de tabou » sur l'autonomie

Sur l’autonomie, sujet évoqué depuis plusieurs mois notamment dans les Antilles-Guyane, « il n’y a pas de tabou » répète le chef de l’État. « Je suis ouvert à ces débats et tout à fait prêt à les engager », a-t-il assuré, tout en prévenant : « l’expérience l’a montré, par des débats théoriques, on oublie de régler ce qui est le quotidien des gens ». Emmanuel Macron annonce notamment que « dans le cadre de la réforme institutionnelle », « le sujet de nos territoires ultramarins sera posé » avec « un travail ad-hoc ». 

L’évolution statutaire sera présente, de façon incontournable, dans le débat politique avec notamment l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, les travaux statutaires du Congrès de Guyane, la question d’une évolution vers l’autonomie posée en Guadeloupe ou encore, la « citoyenneté polynésienne », thème central des législatives en Polynésie. Mais si le président se dit « disposé » à engager ces débats, « ce n’est pas pour autant que l’on doit lever le stylo et arrêter d’agir ». Prenant l’exemple de la Guadeloupe, il assure : « jamais la République n’a investi autant dans aucun autre territoire sur le système de santé ». « Il n’y aurait pas d’hôpital en Guadeloupe si la République française n’avait pas décidé d’investir plusieurs centaines de millions d’euros » insiste Emmanuel Macron, « c’est plus concret qu’un débat sur un texte ».