Abolition de l'esclavage en Guadeloupe : La ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet appelle à « une mémoire partagée » et à la réconciliation

© Capture d'écran Canal 10

Abolition de l'esclavage en Guadeloupe : La ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet appelle à « une mémoire partagée » et à la réconciliation

Lors de la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage, la Ministre des Outre-mer qui effectue son premier déplacement en Guadeloupe, a rappelé l'importance de se souvenir des hommes et ces femmes qui ont fait l'histoire» de la France et de partager  une mémoire commune. 

 

C'est avec la célèbre phrase « Vivre libre ou mourir» prononcée par Louis Delgrès, soldat de la République qui s'insurgea contre le rétablissement de l'esclavage en mai 1802 que la Ministre des Outre-mer a débuté son discours. « Son sacrifice, celui de ses compagnons, Ignace, Solitude, répondent à une conviction que nous partageons tous aujourd’hui». 

« En ce 27 mai, nous nous rassemblons pour nous souvenir, pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage. La  mémoire de leur martyr nous oblige. Nous devons nous souvenir de notre passé, tout notre passé. Car il n’y a pas de remède plus efficace contre la haine, contre les discriminations, contre le racisme» a précisé la Ministre Yaël Braun-Pivet lors de son discours à l'occasion de la cérémonie de l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe.

©Conseil Départemental de Guadeloupe

En citant plusieurs poètes de la négritude comme Aimé Césaire ou Léopold Sedar-Senghor, Yaël Braun-Pivet a par ailleurs souligné la nécéssité d'avoir « une mémoire partagée» autour de la question de l'esclavage. « Cette mémoire partagée, cette mémoire révélée, c’est un remède qui porte un nom. Le nom de réconciliation. C’est la raison d’être de ce « mois des mémoires », indique-t-elle. 

Elle ajoute également que « cette mémoire retrouvée, partagée le plus largement, doit également servir le combat universel qui reste à mener aujourd’hui encore dans d’autres pays que nous connaissons malheureusement trop bien où des hommes nient l’humanité d’autres hommes, d’autres femmes. Notre République doit être le fer de lance de la lutte contre les trafics d’êtres humains, contre l’esclavage et le travail forcé. Les journées nationales de commémoration des 10 et 23 mai, celles propres à chaque territoire ultramarin, nous invitent à faire vivre une mémoire trop longtemps oubliée. Elles nous invitent à une indispensable communion républicaine. Comme l’a dit le Président de la République, le 10 mai dernier, nous devons faire de notre histoire commune non pas un frein mais « un élan.» Notre mémoire commune nous impose de mener ces combats qui nous définissent en tant que Nation » avant de poursuivre « nous nous inclinons aujourd’hui dans le deuil et le tremblement devant ces lieux de mémoire, ces dates, ces combats. Ils nous appartiennent. Ils sont notre héritage. Il nous revient d’en tirer les leçons et de ne jamais oublier». 

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En amont de cette cérémonie républicaine, la ministre des Outre-mer s'est entretenu avec le président du conseil départemental de la Guadeloupe, Guy Losbar à Basse-terre. Elle a ensuite visité le Fort-Delgrès puis elle a assisté à une présentation de l'exposition « Esclavage et abolitions : une histoire de France » de la Fondation de la mémoire pour l'esclavage.  Pour le second jour de la visite officielle, la ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet a indiqué qu'elle se rendrait au Mémorial Acte à Pointe-à-Pitre.