Budget Outre-mer : Après la LODEOM, le Premier ministre Sébastien Lecornu fait un geste sur l'aide à l'investissement et promet une étude d'impact

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Budget Outre-mer : Après la LODEOM, le Premier ministre Sébastien Lecornu fait un geste sur l'aide à l'investissement et promet une étude d'impact

Lors de la séance des questions au gouvernement ce mercredi 12 novembre à l'Assemblée nationale , le député guyanais David Rimane a interpellé le Premier ministre Sébastien Lecornu sur les coupes budgétaires impactant les territoires ultramarins. Si le gouvernement a reculé sur certains points, des inquiétudes persistent quant à l'avenir du modèle économique des Outre-mer.
 

Le gouvernement a renoncé à réduire les exonérations LODEOM  dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Cette décision, saluée par David Rimane, résulte d'une mobilisation collective et transpartisane des parlementaires ultramarins. "Vous reconnaissez enfin que les économies ultramarines ne peuvent être traitées comme celle de l'Hexagone", a souligné le député Davy Rimane. 

Le dispositif LODEOM, conçu pour protéger l'emploi dans les territoires d'Outre-mer, a démontré son efficacité avec une baisse significative du chômage dans plusieurs territoires, bien que le Premier ministre ait reconnu ses imperfections, notamment concernant l'accompagnement des bas salaires.

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Des inquiétudes persistantes sur les aides à l’investissement

Toutefois, le député a rappelé son inquiétude sur l'aide fiscale à l'investissement productif. "Ce mécanisme n'est pas un privilège", a martelé David Rimane. "Il compense des réalités structurelles bien connues : le coût du fret, des matériaux, de l'énergie, du logement ou encore du crédit bancaire." Sans cet outil, produire localement devient, selon lui, "tout simplement impossible".
Davy Rimane a déploré que cette aide figure parmi les 23 niches fiscales ciblées pour 5 milliards d’euros d’économies, alors même que « le budget de la Défense augmente de 7 milliards » et que la mission Outre-mer voit ses crédits baisser de 600 millions d’euros en autorisations d’engagement.

En réponse, le Premier ministre a pris plusieurs engagements. Sébastien Lecornu a précisé que  « le gouvernement émettra un avis de sagesse ou favorable sur l'ensemble des amendements issus du travail transpartisan de la délégation Outre-mer». Il reconnaît que si ce dispositif a fonctionné dans des secteurs comme l'agroalimentaire, le tourisme ou le bâtiment mais il n'a pas permis de transformer toutes les économies comme espéré.

Sébastien Lecornu a annoncé la réalisation d’une étude d’impact par territoire, afin d’évaluer l’efficacité réelle de chaque dispositif et d’ouvrir la voie à un nouveau modèle économique ultramarin : « Il nous faut inventer quelque chose de nouveau, non pas pour raboter vers le bas, mais pour créer un développement productif, de l’emploi et un marché de consommation différent. »
Le Premier ministre a également évoqué un projet de loi contre la vie chère, attendu prochainement à l'Assemblée nationale. Ce texte visera à « objectiver les marges et les monopoles » dans les territoires ultramarins, et à renforcer les outils de contrôle des prix, enjeu central du pouvoir d’achat outre-mer.

Dépasser la dépendance aux aides

Le chef du gouvernement a également formulé une analyse critique des mécanismes actuels : «Tous ces mécanismes ont été imaginés par nos anciens pour permettre une égalité réelle et une émancipation économique de chacun de ces territoires. Et au fond, on se retrouve désormais dans une forme de dépendance à ces outils.»

En conclusion, le député Rimane a rappelé que les Outre-mer « ne veulent pas dépendre des aides, mais produire et bâtir une économie résiliente ».