Les écosystèmes des Outre-mer regroupent 80% de la biodiversité française sur 22% du territoire national*. Aujourd’hui, les 12 territoires se trouvent aux avant-postes pour trouver des solutions face au réchauffement climatique. Ils sont confrontés en effet à de multiples menaces : la montée des eaux, évènements météorologiques extrêmes, progression d’espèces invasives… Ils sont alors les témoins de nombreux changements, tel que la perte de leur biodiversité. L’Etat, ses opérateurs, et les collectivités locales mènent des actions sur le long terme pour protéger ce patrimoine à la fois riche et fragile.
Le Compteur de la biodiversité, le savoir au service de la faune et la flore ultramarine
Le patrimoine naturel ultramarin est menacé, alors qu'il constitue un capital essentiel pour le développement durable de ces régions. Afin de mieux protéger la biodiversité, il est essentiel de la connaitre. Et la tâche est conséquente : chaque année 555 espèces sont nouvellement décrites en Outre-mer.
Pour atteindre cet objectif, une plateforme numérique a été lancée pour mettre en lumière les enjeux biodiversité des 12 territoires ultramarins : le Compteur de la biodiversité outre-mer. Inauguré en septembre 2021, cet outil est géré par l’Office français de la biodiversité, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Muséum national d’Histoire naturelle. La démarche est collaborative et partenariale avec les territoires et des associations, notamment pour relater les contextes culturels et mettre en avant des enjeux spécifiques.
Avec ces collaborateurs, le compteur vise à développer des indicateurs ou chiffres clés sur la biodiversité ultramarine. Des articles succincts mettent aussi en lumière certaines thématiques, comme les phoques à Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore les éco-gestes à adopter. L’usager peut alors s’informer précisément sur les écosystèmes ultramarins et leur protection, grâce à cette connaissance scientifique accessible facilement.
Pour consulter le Compteur de la biodiversité Outre-mer : https://biodiversite-outre-mer.fr/
Ifrecor, une initiative pour protéger les récifs
Le milieu marin d'outre-mer couvre une superficie remarquable : il représente plus de 3 % des mers et océans du monde, et compte 55 000 km2 de récifs coralliens et lagons. 10 % des récifs coralliens mondiaux sont ainsi situés dans les territoires d’Outre-mer. La France a donc une responsabilité importante à l’échelle mondiale quant à la conservation des récifs coralliens.
Pour y répondre, l’État a créé en 1999 l'Initiative Française pour les Récifs Coralliens (Ifrecor). Cet organisme vise à protéger les récifs, les mangroves et les herbiers, des écosystèmes essentiels à l’équilibre de la planète en s’appuyant sur conseils nationaux et locaux composé notamment les collectivités françaises abritant des récifs coralliens (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, les îles Eparses, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française). A ce titre, l'Ifrecor dispose d'un réseau de dix comités locaux, répartis sur les trois bassins océaniques Atlantique, Indien et Pacifique, qui mettent en œuvre des actions adaptées à chaque territoire ultramarin. Ces actions peuvent être le développement de moyens d’action réglementaires et financiers, amis également de la recherche et de la coopération régionale. Les comités locaux de l’Ifrecor impulsent également des actions d’information, de formation et d’éducation.
Pour en savoir plus : https://ifrecor.fr/
Informer et éduquer la jeunesse grâce aux aires éducatives
Des cours de science les pieds dans le lagon, et une sensibilisation de la jeunesse en faveur de la protection de la biodiversité ? C’est tout le projet pédagogique et éco-citoyen des aires éducatives, un dispositif mis en place en 2012, aux Marquises (Polynésie française). Il consiste à définir des petits territoires naturels gérés de manière participative par les élèves d’une école ou d'un collège afin de développer les connaissances et la sensibilisation à la protection du milieu marin par des jeunes publics. Encadrés par leurs enseignants et une structure de l’éducation à l’environnement, les élèves se réunissent sous la forme d’un « conseil des enfants » et prennent toutes les décisions concernant leur aire éducative.
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Imaginé par des enfants de l’école primaire de Vaitahu qui ont souhaité protéger la baie se situant devant leur établissement, le programme connaît un franc succès. Le développement des aires éducatives fait partie des objectifs de la Stratégie nationale pour la biodiversité à horizon 2030 de l’État. Il bénéficie aujourd’hui d’une très forte dynamique : le réseau des aires éducatives compte désormais presque 1000 projets en cours sur l’année scolaire 2022-2023, dont un tiers d’aires marines et deux tiers d’aires terrestres, pour multiplier les espaces de partage et de dialogue entre les élèves et les acteurs de la nature.
Pour en savoir plus sur cette initiative en faveur de la biodiversité, rendez-vous sur le site de l’Office français de la biodiversité : https://www.ofb.gouv.fr/aires-educatives
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Les pactes de sauvegarde des espèces menacés
20 % des espèces d’outre-mer connues sont aujourd’hui considérées comme éteintes ou menacées. Pour tenter de renverser ce déclin en France, la Liste rouge nationale des espèces menacées est élaborée depuis 2008 par le Muséum national d'Histoire naturelle, l'Office français de la biodiversité et le Comité français de l'UICN, en collaboration avec un large réseau d'experts. Des pactes de sauvegarde ont depuis été lancés afin de mieux protéger les espèces figurant sur cette liste.
Pour exemple, un pacte de sauvegarde des tortues de Mayotte existe depuis 2020. Il a pour objectifs de renforcer significativement la présence d'agents de surveillance sur les plages, d’améliorer la coordination des partenaires mais aussi d’augmenter leurs moyens matériels.
Deux arrêtés préfectoraux ont également renforcé la protection des tortues, en assurant la préservation des lieux de ponte. Des actions de communications se multiplient également afin de sensibiliser le grand public et les jeunes à cet enjeu. Les résultats sont probants puisqu’on constate une diminution significative des cas de braconnages en 2021 (22 cas, contre 52 en 2019).
Depuis le 10 novembre 2022, l’action continue puisque la liste des espèces de tortues marines protégées sur tout le territoire national a été définie, ainsi que les modalités de leur protection. Ce premier pacte est en cours d’évaluation et un nouveau pacte devrait être adopté courant 2023.
*Source : Direction Générale des Outre-mer