A l’occasion de la tenue du salon Cosmetic 360 à Paris, la filière du ylang-ylang fait la promotion de son savoir-faire en matière de production de produits cosmétiques. Accompagnés de l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (ADIM), quatre entreprises mahoraises ont durant deux jours fait rayonner la production de l’île et leurs innovations.
Avec 71 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le secteur cosmétique est le second marché exportateur en France derrière le secteur aéronautique et devant le secteur des vins et spiritueux. Au salon Cosmetic 360, les entreprises ultramarines réunies autour d’un pavillon commun sous le pavillon « Team France Export / Business France », entendent se faire place sur ce marché porteur. Depuis 10 ans, le salon Cosmetic 360 est le rendez-vous mondial unique des innovations et des tendances de la filière parfumerie-cosmétique. Cette année, 350 exposants dont 32 start-up et plus de 5000 décideurs issus de 70 pays dont La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Polynésie Française ou encore Mayotte, sont présents pour valoriser leurs produits et filières.
« L’ylang-ylang est une aubaine»
Sur le stand de Mayotte, quatre entreprises portent haut et fièrement la filière de l’ylang-ylang à travers leurs produits. Huiles essentielles, baumes corporels, actifs cosmétique ou huiles de massage, les entreprises Neosent, Kasalance, SARL Moeva et Loa Cosmétique sont unies autour d’un même objectif : promouvoir la qualité et l’excellence de cette fleur jaune, embleme du territoire mahorais.
Et l’appelation de Mayotte comme l’île aux parfums ne se dément pas sur ce salon, comme le constate Lidie Ousseni-Ali, Fondatrice de Loa Cosmétique. « La bonne odeur de l’ylang-ylang attire les visiteurs, ils sont curieux de découvrir les produits. Cela amène du monde sur le stand», confie cette ancienne infirmière qui participe pour la première fois à ce salon. Faute de pouvoir trouver des produits efficaces contre le psoriasis de sa fille , Lidie Ousseni-Ali s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale il y a 5 ans en reprenant l'exploitation familiale. « Au départ ce n'était pas destiné à être vendu, c'était pour moi et ma fille et ça m'a vite dépassée. On est désormais réclamé au niveau international : à Dubaï, en Afrique, en France. Donc là je suis obligée, mais vraiment avec fierté, de les breveter, de faire ce qu'il faut pour pouvoir les vendre à l'international. Cependant pour l'instant on est concentré sur Mayotte et La Réunion».
Kassim Fidaly, Président Fondateur Neosent spécialisé dans la fabrication de produits cosmétiques naturels basés sur les ressources locales de Mayotte et ayant un faible impact environnemental, a aussi connu un succès fulgurant. « On distille l’ylang-ylang depuis deux générations. L’ylang-ylang est une aubaine. Nous ne touchons pas au processus de distillation, on vient l’améliorer cette distillation sur le plan environnemental. On souhaite pouvoir venir l’adapter à d’autres huiles essentielles, d’autres territoires ultramarins. On se focalise sur la production solaire liée à la distillation, sur le recyclage des eaux de refroidissement. On propose une offre de marché complémentaire parce que nous avons un ylang-ylang de qualité terroir, et on lui ajoute cette empreinte environnemental qu’on réduit de manière drastique».
Mission numéro 1 : Exporter
Kassim Fidaly fonde tous ses espoirs sur une prochaine « unité de distillation qui permettrait d'économiser 50 tonnes de Co2». « L’objectif est d’exporter de l’huile essentielle. Le projet à long terme de regrouper différents produits de matières premières autour d’une même unité de distillation, pour qu’ils puissent en bénéficier et produire un standard de qualité. Les acheteurs en parfumerie cherchent un standard de qualité. Aujourd’hui, nous faisons aussi du détail, nous allons transformer ce graal que nous allons obtenir en d’autres produits cosmétiques (parfums, huiles de massage, eaux florales) afin de promouvoir la filière avant l’installation de cette unité de distillation début 2025».
Dans cette mission, l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (ADIM) qui accompagne les entreprises, joue un rôle essentiel. «Notre mission est de valoriser le développement économique de Mayotte, faire sa promotion au niveau national et international, accompagner les entreprises mahoraises. En participant à ce salon, notre action s’inscrit dans le cadre du projet PIOM auquel Mayotte a été lauréate récemment. Nous travaillons conjointement avec le PI2M, le laboratoire phyto-chimique mahorais, également présent au salon. Le but de ce projet est de valoriser la biodiversité terrestre et marine, avec un support technique et scientifique, apportée aux entreprises qui souhaitent se développer dans ce secteur. Il s’agit d’accompagner les entreprises qui souhaitent se développer à l’international mais aussi accompagner le territoire à accueillir des investisseurs, pour relancer la filière. Nous avons besoin des investisseurs pour construire des infrastructures visant à transformer les produits cosmétiques localement et trouver des partenaires sur tout ce qui est recherche pour développer de nouvelles gammes de produits», souligne Zakiya Oumar, chargée de mission pôle international ADIM (Agence développement et innovation de Mayotte).
Kassim Fidaly, également président de N’Gaya Maore, le Cluster Cosmétique de Mayotte croit fermement au pouvoir de la fédération pour faire avancer la filière cosmétique mahoraise sur la scène internationale. « On a eu une très grande visibilité durant ce salon Cosmetic 360, vu le nombre de visiteurs que nous avons reçu sur nos stands. C’est aussi un apprentissage car on est dans le cocon mahorais, avec une excellente biodiversité et un beau lagon. Notre avantage au sein du cluster est de balayer toute la chaîne de la valeur de la filière cosmétique, du producteur au distributeur*«On a échangé de beaucoup de contact, à nous de transformer l’essai».