Aérien : Marc Rochet va laisser sa place à Christine Ourmières-Widener, première femme à la tête d’Air Caraïbes et French bee

Aérien : Marc Rochet va laisser sa place à Christine Ourmières-Widener, première femme à la tête d’Air Caraïbes et French bee

Le patron des compagnies Air Caraïbes et French bee, filiales des activités aériennes du groupe Dubreuil, va laisser sa place à Christine Ourmières-Widener à la tête de la compagnie transatlantique, qu’il dirigeait depuis 2004.

Une « figure incontournable du monde aérien » décrit Challenges qui a révélé l’information ce dimanche. À la tête d’Air Caraïbes depuis 2004, Marc Rochet, ancien dirigeant d’AOM et également président de French Bee, va laisser sa place à partir du 1er juillet à Christine Ourmières-Widener, ancienne directrice générale de la compagnie portugaise TAP.

Celle qui sera la première femme à la tête de la compagnie aérienne antillo-guyanaise aurait été choisie en accord avec la famille Dubreuil, dans le cadre d’une « transition progressive ». « Dans un premier temps, Marc Rochet laissera la direction générale d'Air Caraïbes, et conservera son poste de président. Christine Ourmières-Widener, elle, devient directrice générale des activités aériennes du groupe Dubreuil (Air Caraïbes, French Bee, Hiline Cargo). Dans quelques mois, elle reprendra également la présidence », détaille Challenges.

Bien connue du monde aérien, Christine Ourmières-Widener est, comme Marc Rochet, diplômée de l'ENSMA Poitiers. Elle a officié chez Air France, CityJet -compagnie aérienne régionale irlandaise- et Flybe -low cost britannique-. Davantage d’informations sur cette succession seront données par le groupe lors de son assemblée générale prévu le 30 juin.

Marc Rochet, 72 ans, laisse derrière lui deux compagnies en bonne santé après les turbulences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine. Connu pour son franc-parler, il avait notamment vivement dénoncé le déséquilibre entre les aides conséquentes de l’État à Air France, et celles octroyées aux compagnies françaises privées ou régionales. Plus récemment, Marc Rochet s’est montré critique face à l’annonce d’Emmanuel Macron d’investir 200 millions d’euros dans les carburants sans pétrole (SAF) à l’instar de la biomasse.

« Il y a déjà actuellement un vrai débat sur comment utiliser cette matière qui n'est pas en quantité suffisante pour le secteur du transport aérien », a-t-il expliqué à La Tribune, estimant que les quantités disponibles ne répondent qu'à 20% des besoins de l'aviation. Outre la quantité limitée de cette ressource, Marc Rochet a aussi pointé du doigt sa cherté, 4 à 5 fois plus chère que le kérosène, et son impact tout relatif sur les émissions de CO2. « Quand un avion vole une heure, une minute, ou 100 kilomètres, qu'il soit alimenté à 100% par du SAF ou par du kérosène, il émet la même quantité de CO2 dans l'air ».

« Je crois que les SAF feront partie du dispositif mais tout miser là-dessus est une erreur et nous allons le payer très cher », a-t-il conclu au Paris Air Forum de La Tribune vendredi dernier. Marc Rochet mise plutôt sur les « innovations technologiques au service d'une baisse de la consommation des avions » -le groupe Dubreuil a toujours vanté la consommation des A350 qu’il emploie pour ses compagnies-, ou encore, quitte à sacrifier le confort des passagers, optimiser les places à bord.

Appelé en 2004 par Jean-Paul Dubreuil, qui lui s’est mis en retrait du conseil d’administration du groupe l’an dernier, Marc Rochet a eu pour mission de diriger Air Caraïbes, fraîchement rachetée par le groupe. En 20 ans, Marc Rochet a fait de cette petite compagnie régionale, la 2ème compagnie française, avec une flotte renouvelée et entièrement composée d’A350. En 2016, le duo lançait la première compagnie low cost long courrier française French bee. Un succès qui a permis au groupe de se lancer sur La Réunion, la Polynésie et l’Amérique du Nord : San Francisco en premier lieu pour assurer la desserte de Tahiti-Faa’a, puis New York, Los Angeles et Miami.

« Le pôle aérien du groupe Dubreuil atteindra cette année un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros. Un record », précise encore Challenges. S’il quitte la direction des deux compagnies, Marc Rochet devrait toutefois garder un pied dans le secteur à travers son entreprise de conseil, Aérogestion, qu’il avait créé en 1999.