« Action Coeur de Ville en Outre-mer » satisfait de son bilan dans les DROM

Immeuble La Nationale à Fort-de-France, avant et après travaux © ARCAVS/Philippe Zaffran (architecte)

« Action Coeur de Ville en Outre-mer » satisfait de son bilan dans les DROM

Trois ans après son lancement, le programme national Action Cœur de Ville (ACV) vient de publier un rapport sur les projets de revitalisation de 15 villes des cinq Départements et Régions d'Outre-mer bénéficiaires (sur 222 au plan national). Selon ce document, la philosophie et l'approche intégrée du programme se sont révélées particulièrement pertinentes pour répondre aux enjeux des villes moyennes ultramarines. Tour d’horizon.

 

Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu, respectivement ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et ministre des Outre-mer, précisent dans l’introduction au rapport que « ce sont déjà près de 290 millions d’euros qui ont été engagés en Outre-mer depuis le début du programme » pour financer l'ingénierie nécessaire à la définition et au montage des projets locaux ainsi que les travaux. Ceci dit, « Action Cœur de Ville n'est pas une démonstration de moyens mais le résultat de la mobilisation d'élus qui travaillent ensemble et avec l'Etat et chaque jour agissent pour améliorer le cadre de vie de leurs concitoyens », ajoutent-ils. Le programme sera prolongé pour la période 2023-2026, dans le but « de poursuivre et d'amplifier cette mobilisation au service du développement et de l'attractivité de nos villes moyennes ».

Pour Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme national Action Cœur de Ville et chargé du pilotage interministériel des opérations de revitalisation territoriale (ORT), « les caractéristiques et fragilités des villes ultramarines appelaient un accompagnement spécifique et la mise en place de mesures adaptées et ciblées », notamment dans les domaines suivants : habitat/logement, développement économique et commercial, accessibilité et mobilité, espaces et équipements publics et culturels. Une feuille de route a été établie en étroite collaboration avec les partenaires financiers : l’Agence nationale de l’habitat, la Banque des territoires, Action Logement, les ministères partenaires du programme cités plus haut, ainsi que les services locaux.

Le rapport pointe de nombreuses opérations réalisées ou en cours. En Guadeloupe, la commune des Abymes a défini « une stratégie globale de marketing territorial » pour renforcer son image de marque et son attractivité. Elle se traduit par exemple par la création de la Maison du cœur de ville destinée à l’accueil de porteurs de projets, associations, commerçants et riverains. À Pointe-à-Pitre, c’est une opération portant sur la rénovation complète et à l’identique d’un immeuble typique de l’architecture pontoise du XIXe siècle. À Saint-Laurent du Maroni, en Guyane, l’aménagement d’une esplanade piétonne, l’esplanade Baudin, vise à mettre en valeur l’identité de la ville avec son fleuve et ses bâtiments historiques (l’ancienne douane et le pénitencier). Au chef-lieu de Cayenne, il est prévu la réhabilitation urgente du stade municipal (100.000 utilisateurs annuels) aux équipements aujourd’hui vétustes. La première phase a commencé pour un montant de 2,7 millions d’euros.

En ce qui concerne la Martinique, l'opération de rénovation de l'immeuble La Nationale à Fort-de-France, portée par l'Agence de réhabilitation et construction à vocation sociale (ARCAVS), a débuté en décembre 2019. Vingt logements sociaux et deux locaux d'activité économique ont été réalisés depuis suite aux travaux effectués dans ce bâtiment art déco de 1938, classé à l'inventaire des Monuments historiques. Au Lamentin, c’est la requalification de l’entrée principale de la ville depuis la route nationale 1 qui est en cours. À Mayotte, l’ancien tribunal de Mamoudzou va être transformé en « tiers-lieu ». Objectifs, entre autres : développer la formation sur les métiers de la construction et de l’amélioration de l’habitat et mettre en place des programmes de formations courtes à destination des habitants du quartier, des artisans et des jeunes. Dans la commune de Dembeni, le projet d’aménagement du parc Ounafassi prévoit d’en faire un espace de rencontre, de jeux, de restauration et de pédagogie autour des questions environnementales.

Enfin, La Réunion n’est pas en reste avec de nombreuses opérations. Au Port, l’animation des façades de la ville permet à l’art d’investir les rues avec un parcours photographique inédit. À Saint-Pierre, la municipalité a lancé un appel à projet pour développer sur le terrain Albany (7800 m2), un programme immobilier composé d'un hôtel, d'une galerie commerçante et d'un espace commercial ouvert sur le cœur de la commune. Le montant de l'investissement est estimé à 40 millions d'euros. Par ailleurs, Saint-Pierre va se doter d'un Centre administratif à proximité de l'actuel Hôtel de Ville afin de rationaliser ses implantations. À Saint-Joseph, le site historique de l'usine du Piton Babet sera remplacé à l'horizon 2023-2024 par un nouveau centre culturel entre piton, rivière et océan, comprenant un auditorium de 300 places, une école de musique et de danse, un éco-musée et salle d'expo-vente,  une résidence d'artistes et des ateliers. Autre projet dans la même commune : la « mise en scène de la rivière des Remparts » au cœur de la cité. Pour terminer, il est prévu à Saint-André la reconstruction d'un nouveau pôle d'échange équipé de huit quais en centre-ville pour offrir une meilleure qualité de services des transports en commun, améliorer l'accueil et le confort des voyageurs.

 

PM