Le cahier des charges pour lancer des projets de production d'électricité photovoltaïque en Corse, Guadeloupe, Guyane, à La Réunion, en Martinique et à Mayotte, a été modifié afin « d'accélérer » le déploiement des énergies renouvelables, a indiqué la Commission de régulation de l'énergie (CRE) mardi.
Les modifications des cahiers des charges portant sur la réalisation et l'exploitation d'installations solaires de production d'électricité à partir de l'énergie solaire situées dans des zones non interconnectées (ZNI) visent à « permettre la mise en œuvre rapide » de 212 MW en Corse, Guadeloupe, Guyane, à La Réunion, en Martinique et à Mayotte, précise la CRE.
L'objectif de cette mise à jour du cahier des charges est de « prendre en compte l'augmentation des coûts des matières premières et du transport » ainsi que « la hausse des taux d'intérêt auxquelles sont confrontés les porteurs de projets depuis plusieurs mois », précise la CRE.
La décision intervient le même jour que l'adoption définitive au Parlement de la loi d'accélération des énergies renouvelables, portée par la crise énergétique et l'urgence climatique. La loi entend répondre à l'objectif fixé par le président Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.
Lundi, lors d’une concertation nationale sur l’énergie, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher avait annoncé « des dispositions spécifiques » pour les Outre-mer et la Corse, dans le cadre de cette loi, notamment « la demande d’un rapport sur le potentiel géothermique dans les Outre-mer » et « une mesure d’adaptation de la loi Littoral, en Guyane et à Mayotte, pour permettre le déploiement de l’énergie solaire ».
Les zones non interconnectées au réseau électrique hexagonal sont régies par une législation spécifique. Outre la Corse, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Mayotte, elles comprennent aussi Saint-Pierre et Miquelon, Saint Martin, Saint Barthélemy, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna ainsi que la Nouvelle Calédonie et les îles du Ponant et Chausey. La Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, du fait de leur statut respectif, sont autonomes en matière de politique énergétique.
Fin 2021, les énergies renouvelables couvraient en moyenne 32% du mix électrique de ces zones non interconnectées (contre 29% en 2020). La hausse du rythme du développement de ces énergies observée ces dernières années demeure « insuffisante » pour atteindre les objectifs fixés par la loi, soulignait la CRE dans une délibération du 8 septembre 2022.
Avec AFP