26ème Salon de la Plongée Sous-Marine : « Un rendez-vous subaquatique marqué par la solidarité pour Mayotte », Hélène de Tayrac, présidente et directrice de l'événement

©Charles Baudry / Outremers360

26ème Salon de la Plongée Sous-Marine : « Un rendez-vous subaquatique marqué par la solidarité pour Mayotte », Hélène de Tayrac, présidente et directrice de l'événement

Le 26ᵉ Salon de la Plongée Sous-Marine bat actuellement son plein au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris. Cet événement annuel rassemble passionnés et professionnels autour des dernières innovations et tendances du monde subaquatique. Outremers360 a rencontré la Présidente et directrice du Salon de la Plongée, qui évoque notamment l'absence de Mayotte, dévastée par le cyclone Chido.

Les visiteurs ont l’occasion d’explorer les richesses sous-marines des différentes régions, notamment des territoires d’Outre-mer, réputés pour leurs sites de plongée exceptionnels et leur biodiversité marine unique. Cette année, parmi les territoires ultramarins, seules la Polynésie française, la Guadeloupe, la Martinique et l’île de La Réunion sont représentées. La Nouvelle-Calédonie a dû annuler sa participation en raison de la situation politique et économique de 2024, tandis que Mayotte a été contrainte de se retirer suite au passage du cyclone Chido il y a quelques semaines.

Mayotte au cœur des discussions

Malgré son absence, Mayotte reste au centre des échanges lors de ce salon. Le territoire est unanimement reconnu comme une destination exceptionnelle pour la plongée sous-marine. Hélène de Tayrac, présidente et directrice du Salon de la Plongée depuis 26 ans, nous a accordé une interview pour évoquer la situation de Mayotte après cette catastrophe.

Un exposant fidèle empêché par la catastrophe

Hélène de Tayrac: « Mayotte est un exposant fidèle, présent chaque année au Salon de la Plongée. Mais avec ce drame, nous avons rapidement compris que leur participation serait compromise. Les images du cyclone et les informations relayées par les médias montraient une situation très grave. Au mois de décembre, beaucoup de choses étaient déjà bouclées, et j’étais très gênée : je ne pouvais pas les appeler pour leur demander s’ils viendraient, c’était totalement déplacé. Finalement, ce sont eux qui ont pris l’initiative de me prévenir qu’ils ne pourraient pas participer. Ce n’était pas une question de finances – tout était réglé – mais plutôt un manque de moyens humains. De nombreuses personnes étaient mobilisées sur place à Mayotte pour gérer les conséquences du cyclone. Face à cette situation, la priorité de l’équipe du Salon a été d’annuler le maximum de prestations pour éviter tout coût supplémentaire aux exposants mahorais. »

©Charles Baudry / Outremers360

Des fonds marins préservés, mais une économie fragilisée

La présidente a également évoqué les dégâts matériels et humains subis par les centres de plongée mahorais : « Ils ont perdu leurs centres, leurs bateaux, et ne peuvent pas maintenir leurs moniteurs, aujourd’hui au chômage technique. C’est une catastrophe économique pour eux. Par ailleurs, les plongeurs ne peuvent pas revenir tout de suite à Mayotte, ce qui impacte aussi les hôtels et l’hébergement ». Cependant, une lueur d’espoir subsiste : les premières plongées réalisées sur place révèlent que les fonds marins ont été relativement préservés. « Malgré les vents violents, la mer a protégé ces écosystèmes. C’est une excellente nouvelle dans ce contexte difficile. »

Un avenir à reconstruire

Pour l’heure, l’objectif est de soutenir les centres de plongée dans leur reconstruction et d’évaluer les fonds marins pour mieux les protéger. « La plongée sous-marine est une ressource économique majeure pour Mayotte. J’espère sincèrement qu’ils pourront participer au Salon de 2026 et que nous pourrons mettre en place des initiatives pour les accompagner ». Une initiative portée par Tsara Matembezi, un regroupement des acteurs touristiques de Mayotte, est également mise en lumière au salon. Sous le slogan « Hope For Mayotte, Semons l’espoir après Chido », un QR code permet aux visiteurs d’effectuer des dons pour soutenir la reconstruction.

En attendant, les visiteurs peuvent continuer à découvrir les richesses sous-marines des autres régions du monde et des territoires d’Outre-mer, toujours reconnues pour leurs sites de plongée exceptionnels et leur biodiversité unique.

Charles Baudry