Série - Musées en Outre-mer : La Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane : gardienne de l'héritage collectif

Série - Musées en Outre-mer : La Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane : gardienne de l'héritage collectif

A travers cette série, Outremers360 vous propose de partir à la découverte des musées en Outre-mer : leur histoire patrimoniale, sociale et territoriale, leurs collections, leur programmation culturelle et leurs projets à venir. Cette semaine, Outremers360 vous transporte au cœur de la Maison des Cultures et des Mémoires de Guyane, édifice monumental dédié à la conservation, la restauration et la valorisation des archives et des collections du territoire. Ce lieu exceptionnel, vous invite à plonger au cœur des richesses historiques et culturelles de Guyane. Venez découvrir des documents précieux et des récits fascinants qui témoignent de l’identité et des traditions guyanaises. Une aventure éducative et enrichissante vous attend, où passé et présent se rencontrent pour mieux éclairer l’avenir.

 

Georges Rech, directeur des archives territoriales de Guyane, directeur de la Maison des cultures et des mémoires de Guyane, responsable de l'accès aux documents administratifs et des questions relatives à la réutilisation des informations publiques, a accepté de nous ouvrir les portes de ce bâtiment unique en Guyane.

Un projet visionnaire

En 2010, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et le ministère de la Culture unissent leurs efforts pour créer un joyau culturel et patrimonial en Guyane. La Maison des Cultures et des Mémoires de la Guyane (MCMG) ouvre ses portes en 2020. Située à Rémire-Montjoly, à la périphérie de Cayenne, sur le site historique du Moulin à Vent, non loin de l’Habitation Loyola, cette institution unique rassemble les archives territoriales, les réserves du musée Alexandre Franconie et du musée des cultures guyanaise, les collections d’art contemporain de la CTG ainsi que la collection archéologique de l’Etat. La MCMG aborde plusieurs enjeux : la restitution du patrimoine via le numérique, la conservation-restauration en milieu tropical, et la médiation et le rayonnement par des actions culturelles.

Les espaces de ce nouvel édifice sont organisés de manière à séparer les zones dédiées au public, au travail et à la conservation. En explorant l’incroyable richesse des archives territoriales, on se laisse transporter dans un voyage fascinant à travers les âges, où chaque document, chaque artefact raconte une histoire unique de la Guyane.

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Une architecture remarquable et écoresponsable

La MCMG est un chef-d'œuvre d'architecture contemporaine, qui intègre harmonieusement des éléments historiques et culturels de la Guyane. Le bâtiment principal, situé à Rémire-Montjoly, se distingue par son design qui allie modernité et traditions locales. Conçue par des architectes locaux et internationaux, la structure utilise des matériaux durables et des systèmes de ventilation naturelle pour minimiser son empreinte écologique. La façade, ornée de motifs géométriques inspirés de l'artisanat autochtone, établit un lien visuel avec les traditions ancestrales de la région.

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Des trésors historiques depuis 1677

Grâce à une capacité de stockage impressionnante et des conditions de travail optimisées, les archives territoriales ont pu reprendre une collecte interrompue depuis près de 30 ans. Les archivistes travaillent sans relâche pour rattraper le temps perdu et offrir un accès inédit à ces précieuses ressources.

Depuis 2016, Georges Rech occupe le poste de directeur des archives territoriales de Guyane, après avoir consacré dix-neuf années au département de la Haute-Saône « au service de la mémoire collective ». Le défi auquel il fait face en Guyane est de taille : « Lorsque je suis arrivé, la moitié des archives était en mauvais état pour des raisons liées principalement à la conservation. Nous avons entrepris un travail considérable d'inventaire. Pour cela, nous avons recruté des stagiaires archivistes issus notamment de l'École Nationale des Chartes et de l'Institut Nationale du Patrimoine. » Depuis deux ans, la licence professionnelle de l'Université de Guyane permet également de former des archivistes.

Aujourd'hui, les archives conservent de nombreux documents, dont le plus ancien remonte à 1677. Il s’agit d’une lettre du chevalier Parizot, volontaire auprès du vice-amiral d'Estrées, adressée à son frère après la reprise de la ville le 8 janvier 1677. Parmi les trésors archivistiques, on trouve des documents de l'époque révolutionnaire et impériale (1789-1809), des archives relatives à l'esclavage (1802-1848), des dossiers sur l'exploitation de l'or et le bagne dont la fiche matricule d’Alfred Dreyfus. La majorité des fonds, cependant, est postérieure à 1946, année de la départementalisation de la Guyane.

Reprise de Cayenne sur les Néerlandais : lettre du chevalier Parizot, volontaire auprès du vice-amiral d'Estrées, adressée à son frère après la reprise de la ville (8 janvier 1677). ©CTG
Fiche matricule d’Alfred Dreyfus, avec photographies ©CTG
1848 - Abolition de l'esclavage - Ville de Cayenne : registre d'individualité des nouveaux libres © CTG

Les archives renferment des récits captivants et méconnus de la Guyane, attirant un public diversifié. Avec neuf postes de consultation numérique et une salle de travail collectif, la salle de lecture peut accueillir 32 personnes dans un cadre à la fois studieux et moderne.

En plus des chercheurs du service régional d’archéologie, la MCMG reçoit également des groupes scolaires. Un service éducatif, dirigé par un professeur détaché, aide à intégrer les ressources de la MCMG dans les projets pédagogiques. « Nous avons choisi de limiter les visites de groupe pour préserver la conservation des documents. Toutefois, notre salle de lecture est en accès libre. Actuellement, nous accueillons environ 300 visiteurs par an », précise Georges Rech.

La MCMG propose également une offre liée à la généalogie, à l’état civil et à la propriété, attirant un public intéressé par ces sujets complexes.

Aujourd’hui les inventaires sont accessibles en ligne sur le portail documentaire : https://archives.ctguyane.fr/ et régulièrement mis à jour, suscitant un intérêt croissant. Même si la fréquentation reste inférieure à celle de la métropole (900 lecteurs/an en Haute-Saône), le travail de fond, bien que discret, porte ses fruits : « Nous nous efforçons de gérer efficacement les versements d'archives grâce à notre politique de sensibilisation, tout en traitant 500 mètres linéaires de nouveaux versements en 2023 et en résorbant les arriérés de classement accumulés depuis 30 ans », nous explique Georges Rech.

Les collections s'enrichissent grâce aux acquisitions des musées, aux fonds privés et publics, et aux collectes d'archives publiques.

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 Depuis son ouverture en 2020, la MCMG revitalise la vie culturelle en Guyane avec une riche programmation de conférences et de débats, favorisant les manifestations culturelles et scientifiques. Le projet continue de se développer. Après la mise en service du site de Rémire-Montjoly, la réhabilitation du site Jean Martial est prévue pour accueillir des salles d'expositions dédiées à la valorisation des collections conservées à la MCMG.

EG

Vous souhaitez en savoir plus sur la MCMG ? Rendez-vous sur la chaine YouTube de la MCMG https://www.youtube.com/channel/UCM7ikhzkPqNoRThZxDsGSUQ

et vers le portail documentaire des archives numérisées : https://archives.ctguyane.fr/

Feuilletez le livret La Maison des cultures et des mémoires de Guyane, Patrimoines en partage : https://www.calameo.com/read/006238524aed5a7198fa2

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