Série - Musées en outre-mer : Le Centre culturel Tjibaou, un espace interculturel au défi de son époque

Série - Musées en outre-mer : Le Centre culturel Tjibaou, un espace interculturel au défi de son époque

A travers cette série, Outremers360 vous propose de partir à la découverte des musées en outre-mer : leur histoire patrimoniale, sociale et territoriale, leurs collections, leur programmation culturelle et leurs projets à venir.

Cette semaine, Outremers360 vous emmène en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, au Centre culturel Tjibaou, lieu d'affirmation identitaire, de rencontre et de création culturelle. Véritable joyau architectural, le Centre culturel Tjibaou est le principal outil de l'agence de développement de la culture kanak (ADCK), créé dans le cadre des accords de Matignon-Oudinot, à la demande de Jean-Marie Tjibaou, et dont les missions principales sont de promouvoir et préserver la culture kanak et de favoriser le dialogue inter-culturel et la compréhension mutuelle entre les différentes communautés de l'archipel. 

Photo musée - exposition DÙ NYÙRÄ*, CE QUI BRÛLE DOUCEMENT ©Facebook / Centre culturel Jean-Marie Tjibaou

Une œuvre architecturale dédiée au dialogue

Inauguré en 1998, le Centre culturel Tjibaou du nom du leader politique kanak Jean-Marie Tjibaou, a été entièrement conçu par l'architecte italien Renzo Piano. La problématique de l’architecte était alors de concevoir une œuvre monumentale sur une culture immatérielle. Pour relever ce défi, Renzo Piano s’est inspiré des cases traditionnelles kanak. Les dix pavillons de forme oblongue de 20, 22 ou 28 mètres de haut sont reliées par un bâtiment bas longeant une voie qui évoque l’allée centrale caractéristique des villages kanaks. Les bâtiments répartis sur un arc de 230 mètres et qui forment trois villages, sont directement inspirés de l’habitat vernaculaire kanak. Ils s’intègrent harmonieusement dans un environnement naturel de huit hectares, avec lequel ils dialoguent. Le lieu est composé de -

L’architecture combine des matériaux traditionnels, comme le bois local d’iroko, matériau central dans l'inspiration kanak, et modernes, comme l’acier. Une double série de lames intérieures et extérieures tient le rôle de brise-soleil et assure la ventilation pour réguler de façon naturelle le climat intérieur de chacun des pavillons.

L’architecte, passeur de mémoire et créateur d’avenir fait reposer le lieu sur une dialectique subtile entre le site, l'essence d'une civilisation, et des recherches structurelles et climatiques avancées. La conception du centre culturel Tjibaou a été saluée pour sa capacité à représenter et à célébrer la culture kanak tout en offrant un espace moderne et fonctionnel favorisant le dialogue avec le passé à travers l’exposition d’objets du patrimoine traditionnel qui interrogent les jeunes générations sur leur époque et l’échange interculturel à travers des questionnements sur une construction identitaire. Le Centre culturel Tjibaou s’inscrit pleinement dans son époque qui fait des musées des lieux de conservation qui font dialoguer les œuvres avec les publics et également les publics entre eux. Ces rencontres permettent au public de découvrir et d’apprécier la richesse de la culture néo-calédonienne. 

Construire les contours de l’identité néo-calédonienne

Construit initialement pour promouvoir et préserver la culture kanak, le Centre voit ses missions évoluer progressivement vers la promotion de l'identité néo-calédonienne et la construction du dialogue interculturel en mettant en valeur les traditions, les arts, la musique et l’histoire des cultures de Nouvelle-Calédonie. Depuis l’Accord de Nouméa, l’identité néo-calédonienne est en pleine construction dans l’archipel et le Centre a progressivement pour mission de soutenir le nouveau projet de société du « destin commun » et ainsi de participer à la construction d’une « communauté de destin » pluriethnique.

La programmation diversifie ses expositions, reflet de cette volonté. En 2008, pour la célébration des vingt ans des Accords de Matignon, le centre inaugure une grande exposition d’art contemporain intitulée « Si y’a pas toi, y’a pas moi » qui célèbre la diversité culturelle de la Nouvelle-Calédonie. En 2015, le Centre accueille l’exposition « La fête du toka à Tanna », du photographe Pierre-Alain Pantz qui rend hommage aux célébrations qui ont lieu entre les nakamal de Tanna au Vanuatu. La même année, « Calédoun » retrace l’histoire des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie. Entre 2018 et 2019, « Qu’avons-nous en commun » expose les œuvres de six artistes océaniens et invite le public à réfléchir à ce qui les rassemble et à ce que signifie « travailler ensemble » lorsque l’on vient de cultures différentes. 

Une programmation culturelle entre patrimoine et tradition

Depuis le 4 octobre et jusqu’au 14 avril 2024, le centre accueille l’exposition conçue par le musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris, en partenariat avec l'ADCK-centre culturel Tjibaou et le musée de Nouvelle-Calédonie Carnets Kanak, Voyage en inventaire de Roger Boulay. Les croquis aquarellés de Roger Boulay ponctuent le récit de cette longue aventure d’inventaire du patrimoine kanak dispersé (appelé aussi IPKD) réalisée entre 2011 et 2015 lors de ce recensement dans les musées de France et d'Europe et leurs réserves.

Photo exposition Carnets Kanak ©Facebook / Centre culturel Jean-Marie Tjibaou

Au-delà des expositions, le centre propose des événements culturels tels que des spectacles de danse, du théâtre, des performances artistiques, mais également des moments de rencontre et de partage des savoirs tel que le marché des femmes rurales qui se tient le dernier dimanche de chaque mois de 8h à 12h. Les productrices des 4 coins du pays se retrouvent pour un marché hors du commun.

Un musée au défi de son époque

Le Centre culturel Tjibaou joue un rôle important dans la création de références culturelles et d’un imaginaire collectif, permettant la diffusion d’un sentiment d’identité. Son architecture a été conçue pour être en phase avec le pays dans son ensemble et représenter les cultures néo-calédoniennes et incarner le dialogue intergénérationnel. Véritable plateforme pour la création artistique et culturelle, le Centre culturel Tjibaou incarne une identité culturelle confrontée au défi de préserver et de transmettre la mémoire du pays tout en restant ouvert aux évolutions et aux aspirations contemporaines. Les bâtiments, organisés en trois villages, sont directement inspirés de l’habitat vernaculaire kanak. Ils s’intègrent harmonieusement dans un environnement naturel de huit hectares avec lequel ils dialoguent.  Le lieu est composé de jardins paysagers et offre une ouverture sur l'océan.

L’architecture combine des matériaux traditionnels, comme le bois local d’iroko, matériau central dans l'inspiration kanak, et modernes, comme l’acier. Une double série de lames intérieures et extérieures tient le rôle de brise-soleil et assure la ventilation pour réguler de façon naturelle le climat intérieur de chacun des pavillons.

L’architecte, passeur de mémoire et créateur d’avenir fait reposer le lieu sur une dialectique subtile entre le site, l'essence d'une civilisation, et des recherches structurelles et climatiques avancées. La conception du centre culturel Tjibaou a été saluée pour sa capacité à représenter et à célébrer la culture kanak tout en offrant un espace moderne et fonctionnel favorisant le dialogue avec le passé à travers l’exposition d’objets du patrimoine traditionnel qui interrogent les jeunes générations sur leur époque et l’échange interculturel à travers des questionnements sur une construction identitaire. Le Centre s’inscrit pleinement dans son époque qui fait des musées des lieux de conservation qui font dialoguer les ouvres avec les publics et les publics entre eux. Ces rencontres permettent au public de découvrir et d’apprécier la richesse de la culture néo-calédonienne.

Construire les contours de l’identité néo-calédonienne

Construit initialement pour promouvoir et préserver la culture kanak, les missions du Centre évolue progressivement vers la promotion de l'identité néo-calédonienne et la construction du dialogue interculturel. Depuis l’Accord de Nouméa, l’identité néo-calédonienne est en pleine construction dans l’archipel et le Centre a progressivement pour mission de soutenir le nouveau projet de société du « destin commun » et ainsi de participer à la construction d’une « communauté de destin » pluriethnique.

La programmation diversifie ses expositions, reflet de cette volonté. En 2008, pour la célébration des vingt ans des Accords de Matignon, le centre inaugure une grande exposition d’art contemporain intitulée « Si y’a pas toi, y’a pas moi » qui célèbre la diversité culturelle de la Nouvelle-Calédonie. En 2015, le Centre accueille l’exposition « La fête du toka à Tanna », du photographe Pierre-Alain Pantz qui rend hommage aux célébrations qui ont lieu entre les nakamal de Tanna au Vanuatu. La même année, « Calédoun » retrace l’histoire des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie. Entre 2018 et 2019, « Qu’avons-nous en commun » expose les œuvres de six artistes océaniens et invite le public à réfléchir à ce qui les rassemble et à ce que signifie « travailler ensemble » lorsque l’on vient de cultures différentes. 

Une programmation culturelle riche et variée

Depuis le 4 octobre et jusqu’au 14 avril 2024, le centre accueille l’exposition conçue par le musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris, en partenariat avec l'ADCK-centre culturel Tjibaou et le musée de Nouvelle-Calédonie Carnets Kanak, Voyage en inventaire de Roger Boulay. Les croquis aquarellés de Roger Boulay ponctuent le récit de cette longue aventure d’inventaire du patrimoine kanak dispersé (appelé aussi IPKD) réalisée entre 2011 et 2015 lors de ce recensement dans les musées de France et d'Europe et leurs réserves.

Au-delà des expositions, le Centre propose des événements culturels tels que des spectacles de danse, du théâtre, des performances artistiques, mais également des moments de rencontre et de partage des savoirs tel que le marché des femmes rurales qui permet aux productrices des quatre coins du pays de se retrouver pour un marché hors du commun. 

 Photo marché ©ADCK

Un musée au défi de son époque

Le Centre culturel Tjibaou joue un rôle important dans la création de références culturelles et d’un imaginaire collectif, permettant la diffusion d’un sentiment d’identité. Son architecture elle-même a été conçue pour être en phase avec le pays dans son ensemble et représenter les cultures néo-calédoniennes et incarner le dialogue intergénérationnel. Véritable plateforme pour la création artistique et culturelle, le Centre culturel Tjibaou incarne une identité culturelle confrontée au défi de préserver et de transmettre la mémoire du pays tout en restant ouvert aux évolutions et aux aspirations contemporaines.

EG

Les précédents épisodes de notre série Musée en Outre-mer disponibles ici