Biodiversité Nouvelle-Calédonie:  Retour sur la mission MARACAS d'étude sur les baleines en mer de Corail

Baleine à bosse juvénile dans le lagon de Chesterfield. La coloration blanche des flancs n'est observée que dans l'hémisphère sud. © Marine Reveilhac

Biodiversité Nouvelle-Calédonie: Retour sur la mission MARACAS d'étude sur les baleines en mer de Corail

Du 29 juillet au 9 août 2021, l'Amborella, navire du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, se trouvait dans la zone des récifs des Chesterfields, ultime étape d'une campagne d'étude sur les baleines à bosse dans le cadre de la mission océanographique Marine Mammals of the Coral Sea (MARACAS).



Cela faisait 4 ans que les scientifiques de l'IRD et de l’association Opération Cétacés, spécialistes des mammifères marins, ne s'étaient pas rendus dans les récifs des Chesterfields. Objectif de cette mission, la collecte de données, échantillons génétiques et photographies des baleines à bosse, afin d'établir l'origine des animaux transitant dans cette région pendant la saison de reproduction.

La région, ancien site de chasse baleinière au 19e siècle, est reconnue comme une importante zone de présence de mammifères marins par l'Union Internationale de la Nature. Cependant, les informations collectées jusqu'à présent ne permettent pas de déterminer l'origine des populations présente, qu'il s'agisse de l'Australie, la Calédonie, ou encore appartenant au stock d'Océanie, considérée en danger.

Pendant cette opération, le nombre de baleines observées est demeuré faible, puisque 9 groupes de baleines ont été observés, pour un total de 14 individus, notamment en raison de conditions météo difficiles. Malgré tout, 7 échantillons de peau ont pu être collectés, et 7 baleines différentes ont pu être photo-identifiées. En parallèle, d'autres données pourront être étudiées, notamment les chants de baleines enregistrées pendant la campagne.

Une donnée n'est pas passée inaperçue pendant la campagne, ce qui pourrait signifier une certaine fidélité des populations de baleines à cette zone maritime, puisque l'un des spécimens observés a été reconnu. Il s'agit de “Sial”, aperçue lors du dernier jour de la mission, qui avait été repéré lors de la mission MARACAS 3 en 2017 aux Chesterfield et à Bellona.

Pour rappel, l'objectif général de ce projet est d'identifier les différents habitats des baleines à bosse, les usages de ces derniers, leur importance pour les populations et de mesurer leurs connectivités.
Les résultats permettront de renseigner les zones de conservation prioritaires et de faciliter la mise en place de mesures appropriées de protection.
 

Damien CHAILLOT