Dans l’hémisphère Sud, il est le fruit phare des fêtes de fin d’année. Sa chair tendre et juteuse ravi nos palais et relève nos flûtes de champagne. Dans l’hémisphère Nord, on a aussi la chance de l’apprécier grâce notamment aux exportations depuis l’île de La Réunion. Mais connaissez-vous vraiment ce petit fruit à l’aspect rouge et rugueux ? Son Histoire ? Ses origines ? Pour en savoir plus, Outremers360 vous propose un petit focus sur le letchi, fruit privilégié des fêtes de fin d’année.
La culture du letchi remonterai à plus de 2 100, voire 4 000 ans, en Chine. Dans l’Empire du Milieu, il porte le nom de litchi. Sa première apparition historique figure dans les registres de l’empereur Han Wudi, vers 111 avant J.-C. Celui-ci souhaitait faire pousser l’arbre dans les jardins de son palais, néanmoins, l’arbre n’a pas résisté au climat rigoureux du Nord de la Chine. Il est produit par le Litchi chinensis, une espèce d’arbre tropicale de la famille des Sapindaceae. Au sein de la famille du letchi, on retrouve ses cousins non moins délicieux ; le longane ou oeil de dragon, le ramboutan ou letchi velu et la quenette. C’est au fil du temps que le letchi a été introduit sur d’autres territoires tropicaux, comme La Réunion, l’Inde, le Vietnam, Madagascar, la Thaïlande, Hawaï, la Nouvelle-Calédonie ou encore, la Polynésie et Mayotte.
De taille moyenne et d’une silhouette relativement ronde, l’arbre peut atteindre 15 à 20 mètres et est très feuillu. Quant au fruit, il s’agit d’une petite sphère de 3 à 4 centimètres de diamètre. Sa fine enveloppe, rouge voir orangée, est rugueuse au touché. Elle se laisse facilement décortiquée et sa chair s’offre alors aux gourmands. Blanche, tendre, juteuse, pulpeuse, parfumée et riche en vitamines C, elle se détache très facilement du petit noyau central, contrairement à son cousin le rambouton, qui aime donner du fil à retordre aux gourmets. Les letchis sont portés sur des grappes pendantes sur lesquelles on peu trouver jusqu’à plusieurs dizaines de fruits. À La Réunion, le fruit a été importé en 1764 par Pierre Poivre et Joseph-François Charpentier de Cossigny de Palma.
Sur l’île bourbon, il prend une place particulière. Alors que dans son pays d’origine, sa saison correspond aux mois de juin et juillet, dans l’hémisphère Sud, il est produit en décembre et janvier et est forcément associé aux fêtes de fin d’année. Mais les Réunionnais sont également généreux. Chaque année, ils font profiter les amateurs du fruits qui se trouvent en France et en Europe. grâce aux exportations, on retrouve le letchi sur les étales de fruits des primeurs français et européens, pour le plus grand bonheur des ultramarins en proie mal du pays et aux autres gourmands qui, eux aussi, souhaitent plonger le fruit dans les flûtes de champagne frais. Cette année, 94 tonnes de fruits tropicaux, dont le letchi, ont été affrétés depuis La Réunion pour régaler les français, les européens et les ultramarins expatriés.
En Nouvelle-Calédonie aussi, le letchi prend une place particulière et est principalement cultivé dans la région de Houaïlou. Il est même célébré tous les ans, au mois de décembre, pendant la « Fête du Letchi ». C’est l’occasion rêver de goûter au fruit et aux multiples produits dérivés dont il fait l’objet. En Nouvelle-Calédonie, le letchi a été introduit par le colon réunionnais Jolimont Kabar. Le fruit est, pour la région, une manne économique considérable puisqu’il est cultivé en abondance. En Polynésie, le letchi est appelé Raitihi en tahitien. Il a été introduit à la fin du XIXème siècle par un certain Desfont. Ici, le fruit est plus rare, dû à sa fructification irrégulière « car il a besoin d’une courte saison fraîche et sèche pour fleurir ». Si les archipels des Australes (au Sud) et des Marquises (au Nord) sont les hauts lieux de la culture du letchi en Polynésie française, l’île de Tahiti n’est pas en reste, notamment sur le plateau de Taravao, au Sud de l’île. Pendant les fêtes de fin d’année, on retrouve facilement le fruit exposé dans des petites baraque en bordure de route. De quoi se régaler pendant un petit tour de l’île.
Il reste beaucoup de choses à découvrir sur le letchi ; des recettes, des vertus, des histoires qui se tissent au sein des cultures où il a été introduit. Outremers360 compte d’ailleurs sur vous pour nous les partager. Mais en ces temps de fêtes, trêve de palabre. Laissons le letchi enivrer nos palais de sa chair tendre, juteuse et parfumée.