Malgré un retour des précipitations en Guyane, les conséquences de la récente sécheresse continuent de peser, notamment dans la région du Haut-Maroni. Lors d'une réunion de suivi de crise tenue mardi 10 décembre 2024 à la préfecture de Cayenne, les autorités ont fait le point sur la situation. Focus grâce à l’interview de Jérôme Millet, directeur du cabinet du préfet de Guyane, par nos partenaires de Radio Péyi.
Si la sécheresse semble passée, ses effets continuent de se faire sentir, notamment sur le Haut-Maroni. Bien que la situation soit presque normale sur l’Oyapock et qu’une nette amélioration soit constatée entre Saint-Laurent du Maroni et Grand-Santi, le transport fluvial reste compliqué au-delà de Grand-Santi, en direction de Maripasoula. Conséquence : le plan Orsec, toujours en vigueur, permet de pallier ces difficultés.
Le fret alimentaire se poursuit par voie navigable là où c’est possible, tandis que le transport de denrées et de carburant par les moyens aériens de l’armée reste indispensable pour approvisionner les zones les plus isolées.
Les récentes pluies, conformes aux normes saisonnières selon Météo-France, ont permis une nette amélioration sur l’Oyapock. À tel point que les livraisons de denrées alimentaires par voie aérienne, organisées par les forces armées, y prendront fin dès la fin de la semaine, une fois les stocks écoulés. « En effet, on a des précipitations qui sont très correctes [...] et donc qui se traduisent par une amélioration de la situation sur l’Oyapock », a expliqué Jérôme Millet, directeur de cabinet du préfet.
Cependant, la situation reste plus délicate sur le Maroni, notamment au-delà de Grand-Santi. Le transport fluvial y demeure compliqué, nécessitant le recours à des moyens aériens pour acheminer carburant et vivres essentiels. Cette inégalité dans l'amélioration des conditions hydrologiques reflète la diversité des impacts de la sécheresse selon les zones.
Des perspectives encourageantes, mais une vigilance maintenue
Les prévisions météorologiques à court terme se veulent rassurantes, avec l’espoir que la situation continue de s’améliorer sur le Maroni dans les prochains jours. « Pour l'instant, c'est vraiment une estimation au doigt mouillé qui se fonde essentiellement sur les prévisions météorologiques, mais en tous les cas, on espère que d'ici une semaine, la situation se soit encore améliorée », a ajouté Jérôme Millet.
Anticiper les prochaines crises
Alors que la Guyane sort progressivement de cette crise, des réflexions sont déjà en cours pour mieux anticiper de futurs épisodes de sécheresse. « À la fin de la crise, naturellement, on fera un retour d'expérience [...] pour permettre à la population d’être confrontée à des difficultés moins grandes, notamment en termes de distribution de fret alimentaire », a précisé le directeur de cabinet du préfet. Ce bilan post-crise pourrait aboutir à des mesures renforcées pour répondre plus efficacement aux défis posés par ces phénomènes climatiques.
En attendant, les efforts des autorités se poursuivent pour garantir l’approvisionnement des territoires les plus touchés, en collaboration avec les élus locaux et les forces armées.
Damien CHAILLOT