Benoît Magimel a remporté le César du Meilleur acteur pour son rôle de Haut-commissaire de la République en Polynésie dans Pacifiction, Tourment Sur Les Îles, ce vendredi soir à Paris. Le film a également remporté le César de la Meilleure photo.
Avec 9 neuf nominations, il fallait bien que le film d’Albert Serra, tourné en Polynésie, et plus précisément sur l’île principale de Tahiti, parte avec des récompenses. Et au bout d’une longue soirée, c’est finalement son acteur principal Benoît Magimel qui a remporté le très convoité César du Meilleur acteur, face à Jean Dujardin, Louis Garrel, Vincent Macaigne et Denis Ménochet. Historique : c’est la première fois qu’un acteur remporte le César deux années d'affilée, puisqu’en 2022, Benoît Magimel avait été couronné pour son interprétation dans De Son Vivant.
« C’est totalement irréel » a déclaré l’acteur en recevant son César des mains de Leïla Bekhti. Dans ses remerciements, il a évoqué ses « compatriotes polynésiens » qui lui « ont donné la réplique, accompagné, nourri ». Pour son film, Albert Serra avait en effet fait appel à des acteurs polynésiens, comme Matahi Pambrun, politique local, et parfois des rôles de figurants devenus incontournable comme Pahoa Mahagafanau. L’actrice transgenre a finalement campé le rôle d’une employée de boîte de nuit, Shannah, avec laquelle le Haut-commissaire finira par s’associer.
« Je ne pensais pas avoir autant de libertés comme acteur sur ce film. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible d’être aussi libre », a poursuivi Benoît Magimel, « ce soir est un moment assez fou ». Le film d’Albert Serra, et plus précisément Arthur Tort, a également remporté le prix de la Meilleure photographie.
Tourné à Tahiti en 2021, le film raconte l’histoire d’un Haut-commissaire de la République, représentant de l’État, confronté à des rumeurs de reprise des essais nucléaires et va prendre le pouls de l'île, de la population locale et des différents intérêts en jeu, de l’armée aux autorités et activistes locaux, en passant par de possibles soupçons d’ingérences étrangères. Une histoire qui se révèle pas si éloignée de l’histoire récente de la Polynésie française, et qui rappelle la reprise des essais e 1995, les émeutes qui en sont liées et les soutiens aux opposants venus d'ONG ou d'États insulaires du Pacifique.
Avec Benoît Magimel, l’actrice belge Virginie Efira a, quant à elle, remporté le César de la Meilleure actrice pour son rôle dans Revoir Paris -avec Benoît Magimel d'ailleurs-, tandis que le César des César, celui du Meilleur film, est revenu à La Nuit du 12, de Dominik Moll, grand favori de cette cuvée 2023, reparti avec pas moins de 6 récompenses. Le réalisateur David Fincher (Fight Club, Seven, Zodiac, L’Incroyable Histoire de Benjamin Button, Gone Girl, The Social Network…) s’est vu remettre un César d’honneur des mains de Virginie Efira et Brad Pitt, surprise remarquée de la soirée. À noter que les Outre-mer étaient aussi représentés par les réalisateurs guyanais Audrey et Maxime Jean-Baptiste, nommés dans la catégorie Meilleur court-métrage documentaire pour « Écoutez le battement de nos images ».
