Une enquête d’un an, commandée par Nouvelle-Calédonie tourisme, est en passe d’être lancée afin de mieux connaître le poids économique réel que représentent les croisiéristes dans la filière. Car les chiffres les plus récents autour de leurs dépenses sur le territoire datent de 2009. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Alors que le nombre de croisiéristes a, l’an passé, de nouveau rattrapé les chiffres d’avant Covid, soit 343 703 visiteurs (-0,08 % par rapport à 2019), les professionnels du secteur entendent bien développer et dynamiser davantage encore cette filière. C’est pourquoi Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT) a signé, ce mardi 23 avril, un nouvel accord de coopération avec le groupe Carnival, l’un des leaders mondiaux de ce secteur maritime.
Plus précisément, ce protocole a été passé avec la branche australienne de la compagnie, qui draine à elle seule les deux-tiers des croisiéristes en visite sur le Caillou. Cet accord de partenariat engage ainsi, pour une durée de cinq ans, ces acteurs à partager leurs données en matière de satisfaction des clients et de retombées économiques pour mieux comprendre et développer ce secteur dans le pays.
Une coopération qui ne doit rien au hasard puisqu’une nouvelle enquête, diligentée par QuidNovi et l’Isee, doit être menée cette année sur la filière. Car si les croisiéristes dépensent beaucoup moins que les voyageurs au long cours, il n’est pas facile de quantifier précisément ce que génère ce tourisme en Nouvelle-Calédonie. Généralement, on estime qu’un croisiériste dépense 5 000 francs par jour dans le pays. Sauf que ce chiffre est à prendre avec la plus grande précaution puisqu’il date de 2009.
Etudier les dépenses des visiteurs, mais pas seulement
"Nous sommes en train de lancer cette étude d’impact pour vraiment mesurer tout ce que la croisière apporte au territoire, expliquait déjà le mois dernier aux Nouvelles, Julie Laronde, la directrice de NCT. Il ne s’agira pas seulement des dépenses des croisiéristes. Cette étude se penchera aussi sur tous les comptes liés aux escales : tout ce que les paquebots dépensent à travers les touchers, les frais de ports, les avitaillements, etc."
Dans le détail, cette enquête, qui doit être lancée "très prochainement" à bord des paquebots, sera donc réalisée en lien avec les multiples professionnels impliqués (armateurs, ports, excursionnistes, agences maritimes, associations…) sur une période de 12 mois. Objectif : analyser le poids réel de la croisière dans le tourisme local à chaque escale, tout en permettant une meilleure compréhension du comportement des passagers pour améliorer leur accueil et renforcer leurs consommations sur place.
Bientôt une taxe pour les croisiéristes ?
D’ici-là, le projet de taxe demandée à chaque croisiériste en escale sur le Caillou, qui devrait être examiné le 2 mai prochain par le Congrès, sera peut-être entré en vigueur. Pour rappel, ce tarif se chiffrerait entre 1 000 et 1 500 francs par passager (qu’il débarque ou non du navire) et serait dégressif dès la deuxième escale dans le pays (probablement 50 % de ce montant).
Lors de l’examen de ce texte, le gouvernement avait indiqué que si cette taxe était appliquée au nombre de croisiéristes ayant fait escale sur le Caillou entre 2017 et 2019, avec des prix fixés à 1 500 francs en tarif plein et 1 000 francs en tarif réduit, elle aurait rapporté entre 961 millions et 1,3 milliard de francs par an. De quoi, en l’occurrence doper davantage encore les retombées du secteur pour le pays.
Par Les Nouvelles Calédoniennes