A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, A.D.I.VALOR et ses partenaires de la Martinique (ECODIAM), de la Guadeloupe (AGRIVALOR Guadeloupe), de la Réunion (ECO AGRI Réunion), de la Guyane et de Mayotte renforcent leurs partenariats lors d’une convention signée sur le stand de l’ODEADOM avec pour objectif de collecter et de recycler davantage de déchets agricoles dans les départements d’Outre-mer.
A.D.I.VALOR et les départements d’Outre-mer coopèrent depuis 15 ans dans la collecte des déchets agricoles. Cette année, ce partenariat est renforcé, conformément à l’accord-cadre signé entre le ministère en charge de l’Environnement et A.D.I.VALOR. Ce dernier vise à « développer des solutions de collecte et de valorisation pour les départements d’Outre-Mer ». En effet, les DROM ont collecté plus de 1 250 tonnes de déchets agricoles en 2022. Un tonnage de déchets agricoles certes mineur mais qui représente un surcoût important dans la trésorerie des agriculteurs ultramarins. Ainsi, grâce à l’expertise technique et financière d’ A.D.I.VALOR, les DROM vont entrer, progressivement, dans le même fonctionnement que les opérateurs de collecte de la France hexagonale. « On souhaite atteindre les 75% de collecte de déchets, ce qui n'est pas le cas actuellement. L'objectif est de tendre vers le "zéro enfouissement". Il s'agit de recycler ou de valoriser énergétiquement tout ce que l'on collecte. La problématique en Outre-mer est que les gisements sont petits. Ce ne sont pas des déchets industriels car on parle de gisement avoisinant le millier de tonnes en Guadeloupe et en Martinique. On accuse un peu plus de retard sur la Guyane et Mayotte pour lesquelles on souhaite s'appuyer sur les chambres d'agriculture pour arriver à créer des systèmes vertueux et qui nous permettent de collecter puis traiter les déchets», a indiqué Ronan Vanot, directeur général d’A.D.I.VALOR.
La Martinique vise un taux de collecte de 75 % d’ici 2026
La Martinique est le premier territoire des départements et régions à s'engager sur le recyclage des déchets agricoles. A travers son organisme de collecte ECODIAM, elle signe la convention cadre d’A.D.I.VALOR pour la collecte des déchets agricoles en adhérant notamment aux programmes EVPP (Emballages Vides de Produits Phytopharmaceutiques),PPNU (Produits Phytopharmaceutiques Non Utilisables) et EVPF (Emballages Vides de Produits Fertilisants). Un avenant est prévu pour tenir compte des spécificités du territoire (insularité, éloignement de la France hexagonale, petitesse des gisements, spécificités de l’agriculture tropicale en milieu humide). Dans ce cadre, l’organisme martiniquais s’engage à faire progresser son taux de collecte des EVPP et des Big-Bags sur le long terme et à atteindre 75 % de collecte d’ici 2026, proposer une solution de gestion pérenne des PPN et développer les autres programmes de collecte d’A.D.IVALOR afin de répondre aux attentes des agriculteurs ultramarins. Louis-Daniel Bertome, président d’ECODIAM Martinique, explique que «ce nouveau partenariat répond à l’attente des agriculteurs martiniquais, pour qui la gestion des déchets est une préoccupation majeure, avec des conséquences importantes sur leurs coûts de production. Nous entrons désormais ce dispositif d’A.D.I.VALOR. Dans notre territoire, nous arrivons à faire les collectes mais nous n'avons pas la structure pour la collecte. Nous récoltons toutes les gaines plastiques, les bidons de produits phytosanitaires, nous allons pouvoir les réutiliser dans des circuits qui sont éprouvés».
Dans le sillage de la Martinique, les territoires de La Réunion (ECO AGRI Réunion), de la Guadeloupe (AGRIVALOR Guadeloupe), la Guyane et Mayotte ont également signé une lettre d'intention. Cette lettre d'intention engage ces territoires dans un processus visant à intégrer, d’ici 2024, le schéma national d’A.D.I.VALOR. « Les agriculteurs sont soucieux de l'environnement. Il est temps de montrer notre attachement à notre territoire et c'est dans cette démarche que l'on s'inscrit avec A.D.I.VALOR. Notre préoccupation est de recycler au quotidien, de produire plus propre, de produire pour tendre vers la souveraineté. Nos méthodes et nos pratiques utilisent du plastique, notamment les bâches de serre, les plastiques de plantation d'ananas. Il est important pour nous à La Réunion et pour l'ensemble des Outre-mer d'être accompagné par les professionnels du recyclage. C'est un moment important car il s'agit de montrer que l'agriculture des Outre-mer arrive aujourd'hui pleinement à s'assumer dans le recyclage des déchets» a déclaré Frédéric Vienne, Président de la Chambre d'agriculture de La Réunion.
Nicolas Noirtin, Président d’AGRIVALOR Guadeloupe, déclare qu’«après la création des éco- organismes locaux, c’est une nouvelle étape pour améliorer la gestion des déchets agricoles sur nos territoires insulaires où peu de solutions de valorisation des déchets existent à l’heure actuelle».