Série - À la découverte du patrimoine de la Nouvelle-Calédonie : Le Bagne de Nouville

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Série - À la découverte du patrimoine de la Nouvelle-Calédonie : Le Bagne de Nouville

À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Cette semaine, à l'occasion de la visite officielle du Président de la République Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, Outremers360 fait une halte sur ce territoire et fait un zoom sur l'ancien établissement pénitentiaire en activité de 1864 à 1924, le Bagne de Nouville. 
 

L’histoire du bagne commence le 2 septembre 1863, lorsque Napoléon III décrète le territoire comme lieu de transportation. L’Iphigénie arrive à l’île Nou après plusieurs mois de voyage. Les premiers arrivants sont les « Transportés », par une loi de 1854. Majoritairement condamnés à des peines de travaux forcés, de 8 ans à perpétuité, ce sont aussi les plus nombreux des trois catégories de bagnards.  

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Les détenus sont répartis en trois catégories (selon leur condamnation), ils pouvaient espérer être libérés sans pour autant obtenir de retour en métropole. Ces Transportés sont majoritairement français, mais aussi maghrébins. Ils sont envoyés à l’île Mou, dans un centre pénitencier, qu’ils vont en partie construire et qui deviendra plus tard le quartier de Nouville, suite à la transformation de l’île en presqu’île rejoignant Nouméa.

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Les 250 premiers « ouvriers de la Transportation » arrivent à Port-de-France le 9 mai 1864 à bord de L'Iphigénie. En tout, 75 convois amènent, entre 1864 et 1897, environ 21 630 immatriculés au bagne, selon les estimations d'Alain Saussol2. Parmi les descendants de Transportés on peut citer les Bouteille, Bouteiller, Chatenay, Colomina, Delathière, Gervolino, Komornicki, Lafleur, Lucas, Mariotti, Pagès, Papon, Péré et Robelin. Il y eut 1 822 transportés maghrébins entre 1864 et 1897 (sur un total de 2 166 condamnés à la transportation, la déportation ou la relégation).

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Depuis 1996, l’association Témoignage d’Un Passé s’engage à rappeler cette page de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Le parcours dédié à la vie quotidienne des condamnés d’il y a 150 ans : les bâtiments du pénitencier avec la maison du Commandant, la boulangerie des condamnés, la chapelle, les ateliers… S'y reflètent les difficultés pour abriter, nourrir et soigner près de 1 000 hommes par jour, les débuts de l’installation des Européens en Nouvelle-Calédonie avec le développement des routes et des bâtiments par les condamnés, la destruction partielle du camp au travers des ruines mises à jour par les archéologues.

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En 2022, la ville de Nouméa et l’Association Témoignage d’Un Passé (ATUP) ont lancé un parcours numérique à faire en famille, via l’application numérique gratuite Grall, à pied ou à vélo, en semaine ou le week-end, pour découvrir ou redécouvrir de manière ludique les lieux incontournables du site historique.

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MM

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