Qui est Veylma Falaeo, première femme élue présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie

©LNC / Thierry Perron

Qui est Veylma Falaeo, première femme élue présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie

Les membres du Congrès calédonien ont élu jeudi Veylma Falaeo à la tête de l’institution. Première femme à occuper la fonction, l’élue de 42 ans d’origine wallisienne a fait toute sa carrière dans la fonction publique avant d’entrer en politique en 2019 à la suite de la création de l’Éveil océanien. Portrait de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes. 

« En tant qu’aînée de famille, j’ai très tôt développé le sens des responsabilités », disait Veylma Falaeo, dans une courte capsule vidéo au lendemain de son élection à la province Sud. Un trait de caractère qui devrait lui être utile pour assumer ses nouvelles obligations à la tête du Congrès de Nouvelle-Calédonie.

Élue jeudi 29 août présidente de l’assemblée du boulevard Vauban en obtenant la majorité absolue de 28 voix, Veylma Falaeo vient d’accéder, à 42 ans, à l’une des plus hautes fonctions politiques de Nouvelle-Calédonie. Une ascension fulgurante pour celle dont l’entrée en politique remonte à 2019.

Contrôleuse auprès de la Direction de la formation professionnelle

Née en 1982 à Nouméa, Veylma Falaeo est issue d’une modeste famille originaire de Wallis-et-Futuna. Elle est l’aînée d’une fratrie de trois enfants et grandit dans le quartier de Rivière-Salée. À 18 ans, elle entame des études à l’Université de Nouvelle-Calédonie et décroche une double licence Administration publique et Économie-gestion.

C’est ainsi qu’elle s’engage dans la vie active en tant que contrôleuse auprès de la Direction de la formation professionnelle continue. Un domaine de prédilection dont elle fera l’une de ses priorités lors de son mandat à la province Sud. « La jeunesse et la formation sont deux domaines qui m’interpellent particulièrement, disait-elle en 2019. En formant la jeunesse, ces citoyens calédoniens de demain pourront participer à la construction d’un avenir partagé. »

Après dix ans au sein de la fonction publique, Veylma Falaeo quitte son poste pour fonder, aux côtés de Milakulo Tukumuli et Vaimu’a Muliava, le parti l’Éveil océanien, afin de représenter davantage la communauté wallisienne et futunienne dans les instances calédoniennes. Aux élections provinciales de mai 2019, le parti obtient 8,5 % des suffrages exprimés, soit environ 11 000 voix, et décroche ainsi quatre sièges à l’assemblée de la province Sud et trois au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

Candidate à la mairie de Nouméa

Défenseur d’une ligne « ni indépendantiste, ni non-indépendantiste », l’Éveil océanien endosse la casquette de « faiseur de roi », capable, avec ses trois voix au Congrès, d’offrir une majorité à un camp comme à l’autre. Un an après son élection à la province Sud, Veylma Falaeo se présente aux élections municipales pour briguer la mairie de Nouméa. Sa liste arrive en quatrième position avec 2 000 voix récoltées. En 2022, elle devient secrétaire générale de l’Éveil océanien.

Au terme de son tout premier mandat politique, Veylma Falaeo accède donc à la présidence du Congrès, portée par le ralliement du camp non-indépendantiste. Elle est la première femme à occuper ce poste depuis la création de l’institution en 1999. Par ailleurs, elle est la première élue issue d’un parti ni indépendantiste, ni non-indépendantiste à devenir présidente du Congrès.

La consécration, selon elle, de « la voie médiane » que représente l’Éveil océanien. « C’est un choix historique, en cette fin de mandature, la dernière de l’Accord de Nouméa, de confirmer et considérer l’existence de la troisième voie et lui confier l’organisation de notre première institution. »

Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes