Une loi de Pays a été votée cette année pour améliorer la filière vanille. Elle vise surtout à éviter et sanctionner les vols à répétition, un calvaire pour les producteurs locaux. L’Epic Vanille et les représentants du ministère de l’agriculture l’ont présentée ce matin aux vanilliculteurs de Tahaa. Explications avec notre partenaire TNTV.
La loi de Pays relative à l’organisation de la filière vanille comporte essentiellement 5 points, qui visent à réorganiser la filière, mais surtout à éviter les vols à répétition que subissent les producteurs. Le texte prévoit ainsi des contrôles plus pointus des productions grâce à un système de traçabilité. “Beaucoup de contrôles vont être faits, et on va rapprocher les contrôles auprès de nos vanilliculteurs. Avant, les contrôleurs se trouvaient dans d’autres îles, maintenant, il y aura à Tahaa un contrôleur pour la vanille mure, pour la vanille préparée, et pour l’exportation” explique Emma Maraea, directrice de l’établissement public Vanille de Tahiti.
Pour vendre sa production, le vanilliculteur devra donc, dès l’année prochaine, être en possession d’une carte agricole, un sésame qui lui ouvrira l’accès aux aides imparties, mais elle sera également un autre moyen de contrôle : “La carte CAPL, c’est justement pour pouvoir les compter parmi ceux qui travaillent dans la vanille, parce qu’il y en a parmi les agriculteurs qui n’ont pas de carte agricole, donc on ne peut pas dire qu’ils ne plantent pas de la vanille, mais il faut qu’ils se conforment à la loi de Pays”.
Des assistants contrôleurs ont été nommés parmi les producteurs, et ce, pour chaque district. Leur rôle : surveiller un éventuel dysfonctionnement du système : “C’est vraiment pour que tous les acteurs de la vanille soient présents lors du contrôle. C’est exactement ce qu’on voulait pour ne pas qu’on dise après que le contrôleur ne s’est occupé que de quelques personnes et pas de tout le monde. C’est pour ça qu’on a demandé à ce qu’il y ait des assistants des contrôleurs, qui font partie des acteurs dans la filière vanille”.
Les vanilliculteurs ont écouté, bien qu’ils restent quelque peu perplexes. “Je n’y crois pas, car aujourd’hui, la vanille a beaucoup de valeur, donc si c’est à 10 000 Fcfp le kilo, le voleur viendra quand même couper, même la vanille est immature” dit l’un deux. “C’est vrai, ce n’est pas parfait à 100%, mais je pense qu’il faut appliquer cette réglementation, et on verra. Il faut s’adapter après” ajoute un autre.
Des sanctions administratives sont prévues dans cette loi de Pays, et vont de 10 000 Fcfp à 1 million de Fcfp.
Par Jessica Doucet-Tuahu / N. S pour TNTV