Ce jeudi, le ministre polynésien de l’agriculture en charge de l’alimentation, Taivini Teai, a officiellement lancé le projet innovant SATAAP pour l'autonomie alimentaire des Tuamotu, inspiré par les savoirs ancestraux, en présence du secrétaire général adjoint du Haut-Commissariat, Étienne de la Fouchardière, des représentants de la Banque des Territoires et des différents acteurs associés.
La Polynésie française franchit une nouvelle étape vers l’autonomie alimentaire grâce au projet SATAAP (Sécurité Alimentaire et Transition Agroécologique des Atolls de Polynésie), soutenu par l’État dans le cadre du dispositif « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires » France 2030. Ce projet ambitieux, co-financé à hauteur de 50% par l'État par le biais de la Banque des Territoires, a été reconnu pour son caractère innovant. Il vise à renforcer la production locale et à améliorer la sécurité alimentaire des communes des Tuamotu.
S’inspirer du passé pour construire l’avenir
Les atolls des Tuamotu, environnements hostiles par nature, ont toujours exigé des adaptations ingénieuses de la part de leurs habitants. Les Polynésiens ont développé au fil des siècles des savoir-faire remarquables pour cultiver et vivre en harmonie avec leur environnement. Le projet SATAAP s’inscrit dans cette continuité en s’appuyant sur ces connaissances ancestrales pour développer des systèmes de production agricole adaptés aux spécificités de chaque atoll.
Des maires au cœur du projet
Les maires des communes des Tuamotu sont les acteurs clés de cette démarche. En étroite collaboration avec les scientifiques et les agriculteurs locaux, 11 atolls pilotes définiront les stratégies les mieux adaptées pour intégrer plus de produits agricoles locaux dans la part des aliments servis dans le menu des enfants scolarisés de leur atoll.
Le projet SATAAP permettra notamment de développer des variétés végétales résistantes aux conditions climatiques et aux sols spécifiques des atolls ; mettre en place des systèmes de production durables respectueux de l'environnement et économes en ressources ; favoriser les circuits courts pour une distribution locale des produits et une réduction de l'empreinte carbone ; et former les agriculteurs aux nouvelles techniques de culture et à la gestion de l’eau.
C’est ainsi un projet au service de l’autonomie alimentaire et de la transition alimentaire pour une meilleure santé des Polynésiens. En renforçant la production locale des atolls, le projet SATAAP contribuera à améliorer la sécurité alimentaire des populations des Tuamotu, en réduisant leur dépendance aux importations. Il permettra également de préserver la biodiversité et de valoriser les savoir-faire traditionnels.
Le Pays et le Haut-Commissariat saluent un projet à la fois innovant mais qui prend racine sur un savoir-faire ancestral, dont l’ambition montrera l’exemple, et dont les retombées sanitaires, économiques et sociales seront certaines. Le projet offre une possibilité de réplication à l'échelle de l'ensemble de la Polynésie mais également du Pacifique.