Lors d’un point presse donné ce jeudi 20 novembre consacré à la posture de défense sur le territoire national, dans l’Hexagone comme en Outre-mer, les généraux Éric Chasboeuf et Géraud Laborie ont présenté les principales évolutions du dispositif militaire français. Dans un contexte international jugé dégradé et face à une menace terroriste qualifiée de persistante, les armées affirment intensifier leur action pour contribuer à la protection de la population.
Le général Éric Chasboeuf, commandant l’état-major interarmées du territoire national hexagonal, a souligné que le territoire français ne doit plus être considéré comme « un sanctuaire inviolable ». Cette analyse s’inscrit dans la ligne des orientations du chef d’état-major des armées, qui a récemment demandé aux forces d’être prêtes « à un choc d’ici trois à quatre ans ». Selon l’état-major, cette préparation répond à plusieurs facteurs : tensions internationales, multiplication des catastrophes naturelles et maintien d’un niveau élevé de menace terroriste.
Renforcement de la continuité opérationnelle dans l’Hexagone
Dans l’Hexagone, l’action militaire repose sur trois axes. Le premier est la coopération avec les forces de sécurité intérieure. L’expérience de la préparation des Jeux olympiques a, selon le ministère, renforcé les échanges entre acteurs civils et militaires, considérés comme un élément essentiel des opérations conduites sur le territoire.
Le deuxième axe concerne l’appui apporté à la sécurité civile. Trois unités spécialisées, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, le bataillon des marins-pompiers de Marseille et l’unité militaire de la Sécurité civile, participent régulièrement aux opérations liées aux incendies, inondations ou autres crises. Des exercices, comme Hydros, servent à tester la coordination et la réactivité des moyens engagés.
Le troisième pilier repose sur l’opération Sentinelle. Le dispositif, qui mobilise jusqu’à 10.000 militaires, a été réorganisé afin d’améliorer sa réactivité. Placé désormais sous le commandement direct du général Chasboeuf, il peut être ajusté plus rapidement aux besoins locaux. Cette évolution vise notamment à permettre un engagement immédiat des unités avant leur passage éventuel sous commandement préfectoral.
La Guyane au cœur des missions outre-mer
Depuis la Guyane, le général Géraud Laborie a présenté les opérations conduites par les 2.500 militaires et civils déployés dans le département. La priorité affichée est la protection des populations, des espaces de souveraineté et du centre spatial guyanais, présenté comme un point stratégique d’accès autonome à l’espace.
Trois opérations permanentes structurent le dispositif local. L’opération Titan assure la sécurité du centre spatial, renforcée à l’approche des lancements. Une seconde mission vise la lutte contre les trafics maritimes, notamment la pêche illégale et le narcotrafic, en coordination avec les forces des Antilles et plusieurs partenaires régionaux. Enfin, l’opération Harpie cible l’orpaillage illégal, dont l’intensification est attribuée à la forte hausse récente du cours de l’or.
Les forces armées en Guyane interviennent également en soutien aux populations isolées, notamment via des évacuations sanitaires ou des opérations de transport logistique, comme celles menées lors des difficultés de ravitaillement en 2024. À partir de 2026, le dispositif devrait être renforcé par l’arrivée de nouveaux moyens, parmi lesquels les hélicoptères Caracal, l’extension des infrastructures de la base aérienne 367 de Cayenne et la montée en puissance d’Ariane 6.























