L’otarie blessée et « très affaiblie » retrouvée le mois dernier à Rurutu, dans l’archipel des Australes, était porteuse d’une malformation cardiaque congénitale, a révélé l’autopsie. L’otarie avait été baptisée « E Te Hoa ».
Une jeune otarie avait été retrouvée à Rurutu au début du mois d’août, blessée, très amaigrie, déshydratée et très faible. Prise en charge par un habitant de l’île, membre du réseau local d’échouage de Polynésie française supervisé par la Direction de l’environnement (DIREN), l’animal a ensuite été transféré le vendredi 5 août dernier à Tahiti pour être prise en charge par une clinique vétérinaire de Papeete. Ce jeune otarie mâle avait été baptisé « E Te Hoa », l’ami en Tahitien.
Régulièrement, la clinique vétérinaire communiquait régulièrement l'état de santé de l'otarie, qui n'est pas la première à venir s'égarer dans le sud de la Polynésie, durant l'hiver austral. « E Te Hoa commence à aller mieux et prends très doucement du poids mais pas assez pour dire qu’il est sauvé et relâchable tout de suite », expliquaient les soignants le 23 août.
« Il montre des signes d’ennui parfois et de recherche de compagnons… Probablement sa maman ou ses semblables avec qui il devait être avant de s’égarer dans le pacifique pour une raison qui restera inconnue » avait ajouté la clinique, à la recherche de « peluche type phoque otarie (…) pour essayer de le stimuler et enrichir son environnement ». La clinique vétérinaire avait aussi reçu du poisson fourni par un pêcheur local, afin d’approvisionner l’animal.
En attendant que son état de santé s’améliore, les vétérinaires et la DIREN restaient en discussion avec des spécialistes de Hawaii, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis et même de La Rochelle pour étudier les meilleures options quant à l’avenir de E Te Hoa. Il était notamment question de la relâcher aux Australes ou l’acheminer vers un centre de réhabilitation dans un des pays cités, sachant le risque qu’impliquait un trajet en avion.
Mais malgré les soins prodigués, les efforts des équipes vétérinaires et une prise de poids satisfaisante, l’animal est mort dans la nuit du 24 au 25 août dernier. Son autopsie a révélé un problème cardiaque congénital. La DIREN tient à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont participé à la tentative de sauvetage de cet animal sauvage échoué, et dont le pronostic vital était fortement engagé.
La DIREN rappelle que, dans le milieu naturel, les otaries vivent généralement en groupe. Toute observation d’individu esseulé révèle un comportement anormal, souvent lié à des problèmes de santé. En cas de découverte, il est donc fortement recommandé de ne pas les manipuler et de signaler leur présence auprès de la Direction de l’environnement au 40 47 66 66 ou 40 47 66 49.
Avec Radio 1 Tahiti
