Polynésie française : Résilience des entreprises polynésiennes face aux crises en 2022

Polynésie française : Résilience des entreprises polynésiennes face aux crises en 2022

L'Institut d'Émission d'Outre-Mer (IEOM) a publié une étude sur la situation financière des entreprises polynésiennes entre 2019 et 2022. Cette analyse, basée sur les données comptables de plus de 1 300 entreprises représentant près de 93 % du chiffre d'affaires du secteur marchand, révèle que malgré un contexte difficile, les entreprises ont démontré une grande résilience en 2022.



En 2022, les entreprises polynésiennes ont été confrontées à plusieurs défis majeurs, notamment des tensions inflationnistes, la fin des mesures de soutien liées à la crise sanitaire, et la hausse des taux des crédits bancaires. Cependant, malgré ces obstacles, le chiffre d'affaires global de l'année 2022 a surpassé celui de 2019 de près de 13 %. Cette croissance s'inscrit néanmoins dans un contexte de forte inflation, marquée par une hausse de 8,5 % de l'indice des prix à la consommation en 2022, contre seulement 1,7 % en 2021.

Les entreprises ont également dû faire face à une augmentation des charges d'exploitation, exacerbée par la hausse des coûts des intrants importés. Néanmoins, les marges bénéficiaires se sont graduellement rétablies, dépassant légèrement les niveaux d'avant la crise sanitaire.

La crise sanitaire avait sévèrement affecté la rentabilité des entreprises, avec une perte de 31,2 milliards de F CFP, principalement dans le secteur du tourisme (-29,1 milliards de F CFP). Cependant, en 2022, le résultat net global a rebondi, atteignant 38,9 milliards de F CFP, soit une augmentation de 34,5 % par rapport à 2019.

En ce qui concerne l'endettement financier, après un pic à 129 % en 2020, lié à l'utilisation massive des prêts garantis par l'État (PGE), il a progressivement diminué pour atteindre 107 % en 2022. Parallèlement, la trésorerie des entreprises a augmenté de 31 % entre 2019 et 2022, grâce à une meilleure gestion des stocks et à la réduction de la charge du crédit interentreprises, ce qui a conduit à une baisse du taux d'endettement net global à 57 % en 2022, contre 60 % en 2019.

Enfin, la capacité de remboursement des entreprises s'est nettement améliorée, dépassant les niveaux d'avant la pandémie à la fin des exercices 2021 et 2022, comme en témoigne la cotation IEOM. 

Damien CHAILLOT