Le président de Paris 2024 Tony Estanguet est revenu mardi sur la polémique qui entoure la construction de la nouvelle tour des juges à Teahupo’o, pour les épreuves olympiques de surf. A ce jour, la pétition contre le projet a recueilli près de 90 000 signatures. Prêt à faire un pas en avant pour « réduire l’impact si c’est possible », il évoque des impondérables liés à « la sécurité des gens qui vont travailler dans cette tour ». Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Une semaine après le buzz provoqué par le surfeur tahitien Matahi Drollet, dont la vidéo protestant contre la nouvelle tour des juges a été visionnée plusieurs millions de fois, le président de Paris 2024 est revenu sur le sujet. Un sujet sensible qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes le 15 octobre dernier, lors d'une marche à Teahupo'o contre, entre autres, ce projet de nouvelle tour des juges.
Le débat repris par de nombreux médias et associations environnementales se concentre sur la pertinence d’installer une tour en aluminium, en lieu et place de l’actuelle tour en bois, pour des raisons écologiques. « On doit construire une nouvelle tour, conforme à la réglementation, et on le fait avec l’ambition de respecter l’environnement », justifie Tony Estanguet dans des propos recueillis par le quotidien L’Équipe.
Selon le patron des Jeux, « un cabinet d’études a imaginé la meilleure méthode pour construire une nouvelle tour avec le moins d’impact possible pour préserver ce site de Teahupo’o qui est exceptionnel et qu’on veut absolument préserver ». Au sujet des fameuses fondations et de la canalisation sous-marine, qui cristallisent les tensions, « il y a aussi des recommandations sur le forage. Elles ont été suivies par le gouvernement de la Polynésie française, qui est en responsabilité dans la construction de la nouvelle tour », affirme Estanguet.
« Si ce sujet n’existait pas, on utiliserait la tour actuelle »
Mais plus qu’un débat sur les retombées environnementales de la tour, pour l’ancien champion de canoë « c’est d’abord un sujet de sécurité ». « Il faut bien rappeler que si on en est aujourd’hui avec un projet d’une nouvelle tour c’est parce que la tour actuelle des juges n’est pas conforme et ne respecte pas la réglementation en matière de sécurité pour l’organisation d’une compétition de surf pour les Jeux Olympiques selon la réglementation de la Polynésie française », souligne Tony Estanguet.
« Si ce sujet n’existait pas, on utiliserait la tour actuelle », poursuit-il, après avoir rappelé que ce projet est né d’un commun accord entre le gouvernement polynésien et l’organisation des JO. Un point que le président de la Polynésie Moetai Brotherson évoquait déjà en juin dernier : « la tour (…) utilisée jusqu'à présent pour les épreuves de la WSL n'est pas aux normes. À vrai dire, on ne devrait pas autoriser l'utilisation de cette tour ». Le président faisait déjà part de son souhait d’une tour qui pourrait être utilisée pour d’autres compétitions du circuit professionnel. Samedi, il était sur place pour tenter de rassurer la population.
Tony Estanguet se dit prêt à faire un geste face aux contestations d’une partie de la population de la presqu’île. « Bien évidemment qu’on est prêt à étudier des propositions concrètes pour améliorer encore le projet et réduire l’impact si c’est possible. Il avait été recommandé de raccorder les toilettes pour que ça ne se déverse pas directement dans l’océan. Si aujourd’hui il y a une recommandation de dire qu’on peut faire des toilettes sèches qui ne soient pas raccordées, ce sont des exemples sur lesquelles on est à l’écoute », glisse-t-il.
Des adaptations qui n’iront pas au-delà de la sécurité, sujet sur lequel l’ancien sportif ne transigera pas. « Paris 2024 ne mettra en danger la sécurité de personne. Les gens qui vont travailler dans cette tour des juges doivent être en sécurité ». Un argument qui s’inscrit face à celui des défenseurs de l’ancienne tour en bois, pour qui la nouvelle construction serait liée au confort des juges. Enfin, malgré ces contestations sur ce projet de tour à 547 millions, « le projet actuel d’organisation des épreuves de surf à Teahupo’o est toujours devant », maintient Tony Estanguet.
Radio 1 Tahiti