Pacifique : Le plaidoyer de la députée Stéphanie Atger pour la « coopération » comme « remède durable »

Pacifique : Le plaidoyer de la députée Stéphanie Atger pour la « coopération » comme « remède durable »

Dans une tribune, la députée de l’Essonne Stéphanie Atger, originaire de Polynésie française, plaide pour « une coopération approfondie dans les collectivités françaises du Pacifique » pour « accompagner un véritable modèle de développement durable » au lendemain de la crise sanitaire liée au Covid-19. 

Les contours de notre nation, durement frappée par la crise sanitaire, font l’objet de plusieurs pistes, avec pour principe, la prise en compte des enjeux environnementaux et l’ambition d’un nouveau chemin à définir pour notre système de solidarité. Au milieu de cette effervescence de réflexions émergentes, le devenir des collectivités françaises du Pacifique doit faire l’objet d’une attention spécifique.

En effet, en sus d’enrichir culturellement notre nation et de participer à son rayonnement, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna sont des forces vives qui irriguent la diplomatie française dans cette zone. Ces collectivités permettent à la France de bénéficier d’une barrière maritime avec près de 15 % des États de l’Océan Indien, avec 40 % des États du bassin Pacifique, et en parallèle, d’une biodiversité riche, dont la grande barrière de corail prenant sa source dans le Pacifique est un des emblèmes.

En partie épargnés par la crise sanitaire, ces territoires ont traversé cette période grâce à une ingénierie adroite et coordonnée entre les exécutifs locaux et les représentants de l’État, sous le sceau d’une gouvernance conjointe et inclusive ; et par une capacité d’adaptation et de résilience ancrée dans le quotidien de nos concitoyens. Usufruitiers des ressources naturelles, les français du Pacifique ont su tirer parti de leur richesse endogène pour surmonter cette crise.

Toutefois, le fléau Covid19 a exacerbé les difficultés afférentes au statut îlien de ces territoires. Enclavées, les îles françaises ont payé un lourd tribut dû à l’étroitesse de leurs économies et à leur éloignement, accroissant la prégnance du tourisme dans leurs schémas stratégiques. De surcroît, le changement climatique booste à dessein ces paramètres, en engendrant montée des océans, salinisation des eaux et blanchissement des coraux qui menacent l’équilibre des écosystèmes locaux. En corollaire, ce sont les publics les plus fragiles qui en pâtissent.

Dans ce marasme, l’insertion des collectivités dans leur environnement et la coopération avec leurs alliés, géographiquement proches, sont des objectifs qu’il convient impérativement d’encourager et de renforcer. Et les voisins sont nombreux : L’Australie, la Nouvelle-Zélande, les îles Marshall, l’archipel des Tuvalu, les États Fédérés de Micronésie, le Vanuatu…

Ce référentiel a été parfaitement intégré, ces collectivités occupant pleinement leur place au sein des grandes organisations de coopération du Pacifique. Ainsi, la France est partenaire du forum des îles du Pacifique depuis 30 ans, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française en sont des membres à part entière, et la participation du pays au secrétariat de la communauté du Pacifique, dont le siège est situé à Nouméa, a été renforcé. Surtout, la France est active sur le terrain de la solidarité, l’activation du dispositif FRANZ (France, Australie, Nouvelle-Zélande), accord visant à apporter une aide coordonnée aux pays insulaires du Pacifique sud en cas de catastrophes, au profit du Vanuatu, qui, en pleine crise du covid-19, affrontait les affres du cyclone Harold, en est un exemple.

Aujourd’hui, l’enjeu climatique est au cœur de ces coopérations. Ce chantier a été abordé avec justesse, responsabilité et respect des collectivités du Pacifique par le président de la République. Il a œuvré pour la nécessaire protection des ressources naturelles situées sur leurs sols pour leur permettre d’en jouir sans encombre, en déclinant les principes des économies verte et bleue.

Maintenant plus qu’hier, nous devons nous projeter, et utiliser tous les outils à notre disposition pour contrer les effets du changement climatique, porteur de nouveaux et nombreux risques pour ces territoires et pour leurs habitants les plus fragiles. C’est en gardant ce cap, dans le respect des autonomies et des spécificités, que nous parviendrons à accompagner un véritable modèle de développement durable.