Face à la propagation du scarabée rhinocéros, une menace pour les cocotiers et palmiers du territoire, les autorités redoublent d’efforts. Une réunion d’information s’est tenue ce vendredi à Canala pour sensibiliser les populations. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Le scarabée rhinocéros, introduit en Nouvelle-Calédonie en 2019, s’attaque aux cocotiers et palmiers en se nourrissant de leur sève, entraînant parfois la mort des plants. Détecté pour la première fois dans le Nord du territoire en décembre 2024, cet insecte représente un danger croissant pour l’écosystème local et les activités agricoles. Depuis sa découverte initiale à Tontouta, il s’est largement propagé sur la côte Ouest de la Grande Terre.
Lors de la réunion organisée à Canala ce vendredi 24 janvier 2025, les équipes du Service d’Inspection Vétérinaire, Alimentaire et Phytosanitaire (SIVAP) et de la Direction du Développement Économique et de l’Environnement (DDEE) ont souligné l’importance de la vigilance collective.
« Les sites de reproduction potentiels sont vraiment très nombreux, ils sont présents partout, et c’est pas juste l’équipe DDEE, arbofruit et SIVAP qui vont être en mesure de surveiller l’ensemble, d’où l’importance de sensibiliser tout le monde, d’apprendre à reconnaitre les signes caractéristiques et les actions que chacun peut faire au quotidien et les moyens de lutter », a déclaré Leïla Apithy, cheffe du service agriculture à la DDEE de la Province Nord, au micro de Caledonia. Des exemples concrets illustrent l’efficacité de ces efforts collectifs : à Tontouta, dès la détection du coléoptère en 2022, un plan de lutte intensif avait été déployé sur 6.500 hectares, ralentissant temporairement la propagation.
Malgré ces efforts, la progression du ravageur a incité les autorités à adopter une nouvelle approche. Guillaume Pujol, directeur adjoint de la DAVAR, explique au micro de nos partenaires de CALEDONIA : « Au bout de ces 2 ans et demi de lutte, où toute la zone a été inspectée, où un nombre de piège important a été mis, il a été décidé de changer de stratégie, étant donné que cet insecte s’est propagé sur l’ensemble de la partie Sud de la côte Ouest. Il nous paraissait évident de changer de stratégie et de partir sur une méthode de « vivre-avec », avec une sensibilisation des différentes personnes pour ralentir sa diffusion sur la Grande-Terre, et en maintenant une surveillance accrue sur les aérodromes et port, pour éviter sa propagation sur les Îles Loyauté et les îles en général, qui sont encore indemne de la présence de ce ravageur ». Les îles Loyauté, pour l’instant indemnes, restent une priorité de protection.
Le premier spécimen détecté au Nord, dans le jardin de la mairie de Pouembout, a été découvert grâce à un piège en place depuis 2020. Depuis cette découverte, six nouveaux pièges ont été installés autour de la zone, relevés quotidiennement. Aucune autre présence de l’insecte n’a été constatée à ce jour. Pour prévenir une infestation plus large, les institutions provinciales, Arbofruits et le SIVAP multiplient les campagnes de sensibilisation auprès des populations. Les citoyens sont invités à signaler tout signe suspect en contactant le SIVAP.
Damien Chaillot