Alors quâĂlisabeth Borne a rĂ©itĂ©rĂ© sa volontĂ© de reprendre le dialogue politique sur lâavenir institutionnel de la Nouvelle-CalĂ©donie, un comitĂ© des signataires de lâaccord de NoumĂ©a pourrait avoir lieu en septembre.
Le Haut-commissaire Patrice Faure lâa annoncĂ© avant la fin de lâannĂ©e mais selon nos informations, ce rendez-vous dont le dernier remonte Ă octobre 2019 sous lâĂ©gide dâĂdouard Philippe, pourrait se tenir en septembre.
« Un nouveau chapitre de lâhistoire de la Nouvelle-CalĂ©donie sâouvre pour construire avec humilitĂ© et solidaritĂ© un projet commun garant du vivre et du faire ensemble », avait dĂ©clarĂ© Ălisabeth Borne le dimanche 26 juin, assurant que LâĂtat y « prendra toute sa part ». Dans son discours de politique gĂ©nĂ©rale mercredi, la PremiĂšre ministre annonçait que « des discussions seront engagĂ©es avec lâensemble des partis » et quâelle « y (prendra) toute (sa) part ».
Localement, le Palika, parti indĂ©pendantiste membre du FLNKS, sâĂ©tait dit prĂȘt Ă reprendre le dialogue, moyennant quelques ajustements avec ses partenaires du FLNKS. Mais la rĂ©cente nomination de la loyaliste Sonia BackĂšs au gouvernement, en tant que secrĂ©taire dâĂtat Ă la CitoyennetĂ©, rattachĂ©e au MinistĂšre de lâIntĂ©rieur et des Outre-mer, a refroidi les partisans de l'indĂ©pendance. Pour Jean-Pierre DjaiwĂ©, porte-parole du Palika, cette nomination « est un acte politique qui confirme bien la volontĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique de maintenir la Nouvelle-CalĂ©donie dans la France », mettant ainsi en doute « lâimpartialitĂ© de lâĂtat ».
Soulignant un « flou dans le message », Daniel Goa, prĂ©sident de lâUC, autre composante du FLNKS, estime que « s'occuper de la citoyennetĂ©, cela peut ĂȘtre un clou dans le pied de Madame BackĂšs ». « Nous connaissons ses postures sur la citoyennetĂ© et le corps Ă©lectoral », restreint en Nouvelle-CalĂ©donie, a-t-il ajoutĂ©. « Elle est des deux cĂŽtĂ©s de la table, juge et partie » a abondĂ© le prĂ©sident de lâĂveil ocĂ©anien, parti reprĂ©sentant la communautĂ© wallisienne et futunienne.
« Je comprends trĂšs bien que ça puisse poser question » avait dĂ©clarĂ© Sonia BackĂšs interrogĂ©e par Nouvelle-CalĂ©donie La 1Ăšre. « Sur le sujet calĂ©donien, lâĂtat est reprĂ©sentĂ© par le ministre de lâIntĂ©rieur et par le ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux Outre-mer, pas par moi. Le portefeuille que jâai nâa strictement rien Ă voir avec la Nouvelle-CalĂ©donie ». La nomination de Sonia BackĂšs au gouvernement, lâannonce dâun comitĂ© des signataires et la multiplication de la Nouvelle-CalĂ©donie dans les discours dâĂlisabeth Borne prĂ©sage probablement un retour du dossier aux mains de Matignon, quand celui-ci Ă©tait davantage aux mains de lâancien ministre SĂ©bastien Lecornu, sous le gouvernement de Jean Castex.
Pour rappel, une période de transition s'est ouverte au lendemain du 3Úme référendum d'autodétermination, boudé par les indépendantistes, le 12 décembre dernier. Des discussions autour d'un nouveau projet institutionnel doivent avoir lieu jusqu'en juin 2023, avant un nouveau référendum, de projet cette fois-ci, avec à l'issue une révision de la Constitution. D'aprÚs le député calédonien Nicolas Metzdorf (Renaissance), le président de la République a confié sa volonté de se rendre une nouvelle fois en Nouvelle-Calédonie.