Nouvelle-Calédonie : Un climat « constructif » des négociations sur l’avenir institutionnel pour Manuel Valls

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Nouvelle-Calédonie : Un climat « constructif » des négociations sur l’avenir institutionnel pour Manuel Valls

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a indiqué à des journalistes jeudi que les négociations entamées la veille sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se déroulaient dans un « état d’esprit constructif ».

Manuel Valls a précisé avoir décidé de prolonger son séjour dans le territoire jusqu'à samedi pour laisser « une chance aux discussions d’aboutir », sans fixer de date butoir pour la conclusion d’un accord. « Il y a depuis longtemps différentes logiques à l’œuvre en Nouvelle-Calédonie, qui font que tout s’est progressivement noué », a expliqué le ministre des Outre-mer.

Celle « de la décolonisation, celle du vote démocratique des trois référendums », qu'il faut « rendre compatibles », mais aussi « la problématique économique et sociale et les conséquences du 13 mai qui ont laissé des ruptures profondes », a-t-il développé auprès des journalistes.

Manuel Valls estime qu' « il faut chercher à dénouer ces nœuds, pas à les trancher sinon on prend le risque de la confrontation ». Les discussions sur l’avenir de l’archipel, dont l’économie a été mise à terre par les émeutes de 2024 qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d’euros de dégâts, ont débuté mercredi à Nouméa.

Ces émeutes avaient été déclenchées le 13 mai par le projet de dégel du corps électoral calédonien contesté par les indépendantistes. Elles ont détruit environ 20% du PIB local. Le doute a plané jusqu’au dernier moment sur la participation de l’ensemble des forces politiques : le Front de libération Kanak socialiste (FLNKS) n’a confirmé sa présence que tard dans la soirée de mardi au terme d’une journée de débats internes.

« Tout le monde s’est mis autour de la table avec une volonté de se parler et de s’écouter », s’est félicité le ministre des Outre-mer. Les discussions sur l’avenir du Caillou étaient au point mort depuis le référendum d’autodétermination de 2021, que l’État avait décidé de maintenir malgré la demande de report formulée par les indépendantistes, alors que l’archipel était touché par l’épidémie de Covid.

Les indépendantistes avaient alors décidé de boycotter le scrutin, qui avait vu le « non » à l’indépendance l’emporter à 97 %, mais avec un taux de participation de seulement 43,87%. Depuis, toutes les tentatives d’organiser des discussions sur un nouveau statut institutionnel en réunissant indépendantistes et non indépendantistes autour d’une même table se sont soldées par un échec.

À l’issue des premières négociations mercredi, la plupart des représentants sont restés silencieux, préférant ne pas s’épancher sur le contenu des débats. Seul Philippe Dunoyer, élu Calédonie ensemble, a accepté de s’exprimer, surtout sur la forme : « Je suis très satisfait de ce qui se passe jusqu’à présent et optimiste ». L’ancien député UDI puis Renaissance a également évoqué la nécessité d’être « patients » afin de trouver « des équilibres » qui mèneront à un accord global.

« Il faut nous donner du temps (…) Mais personne ne quitte la table, il n’y a pas de déclarations intempestives, ni de virulence, les choses sont dites avec conviction mais ça reste très constructif ». Sur le fond, Philippe Dunoyer préfère lui aussi resté discret : « Nous abordons de manière organisée, méthodique, les principaux points qui sont censés aboutir vers un accord ». Reste une certitude, selon l’élu : « Un accord est absolument inévitable si on veut empêcher le retour d’affrontements en Nouvelle-Calédonie ».

Avec AFP et Les Nouvelles Calédoniennes