Un accord interprofessionnel a été trouvé entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et les opérateurs pétroliers. Il va permettre aux transporteurs scolaires, ambulanciers et certains agriculteurs, de bénéficier d’une remise de 3 Francs CFP (0,025€) par litre à la pompe à partir du 1er juillet, et ce, jusqu’au 31 décembre. Focus grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.
Un accord pour aider certains professionnels à faire face à la forte hausse des prix des carburants, devenus un frein important à l’économie calédonienne a été conclu entre le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et les opérateurs pétroliers, Mobil, Total Énergies et la Société de Services Pétroliers. Ce contrat permet de faire profiter d’une réduction de 3 Francs CFP (0,025€) par litre à certains professionnels : ambulanciers, transporteurs scolaires, et agriculteurs dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1 million de Francs CFP (env. 8400€).
Un geste concédé par les pétroliers pour soutenir l’économie calédonienne, mais qui ne résout en rien la situation selon Axel Billet, agriculteur à Pouembout, interrogé par nos confrères de CALEDONIA : « En fin d’année dernière une cuve de 3000 litres j’en avais pour 240.000 francs (2015€), aujourd’hui, ce sont 330.000 francs (2770€). Il y a quasiment 90.000 francs (755€) de différence… Jusqu’à quand ? Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver une solution pérenne ? Et puis nous, on arrive en fin de parcours, mais pour les jeunes ça sera très très difficile ».
Même constat pour Marie-Josée Lethezer, gérante d’une entreprise de transport de personnes, qui ne peux répercuter la hausse sur ses prix, tant celle-ci est importante : « À l’heure actuelle, on est presque au bout du bilan, nous, petites entreprises. Ça nous revient trop cher l’augmentation. Mon budget carburant était de 25.000 francs (210€) par semaine, à l’heure actuelle, on est à 34.000 Francs (285€) ».
C’est dans ce contexte que les opérateurs pétroliers ont été sollicité. S’ils ont tout d’abord décliné toute intervention, en raison de marges trop faible, cet accord sélectif a finalement permis de trouver un terrain d’entente. Cependant, comme l’explique René Fere, représentant de la Société de Services Pétroliers au micro de Caledonia, la problématique des marges faible demeure : « Nous, on est limités par notre marge. Nous avons une marge qui est fixe par litre, quel que soit le prix du carburant. On a 14 Francs de marge en gros, donner 3 Francs, c’est un peu moins de 30 % de la marge brute. Par rapport à ça, le risque, c’est de passer en dessous de notre prix de revient, avec une loi qui l’interdit, ça s’appelle dumping, c’est pour cela qu’on est obligé de rester dans cette marge-là, acceptable et légale ».
Damien Chaillot