L'État a annoncé une augmentation significative de son soutien financier à la Nouvelle-Calédonie, en réponse à la crise majeure que traverse l'archipel depuis mai. Une enveloppe supplémentaire de 130 millions d'euros (15,5 milliards Fcfp) sera allouée pour aider les entreprises, les collectivités et les services publics essentiels de l'archipel.
Des fonds qui seront utilisés en septembre 2024 pour assurer le fonctionnement des services publics, tels que la santé et l'électricité, ainsi que pour le versement des prestations sociales, notamment en matière de chômage et d'activité partielle, détaille un communiqué du Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. L'octroi de ces aides à la Nouvelle-Calédonie est conditionné au respect de certaines réformes économiques et sociales, que l'État juge nécessaires pour stabiliser la situation financière du territoire.
Depuis le début des troubles, le soutien total de l'État à la Nouvelle-Calédonie s'élève à plus de 400 millions d'euros (près de 50 milliards Fcfp), hors des aides spécifiques accordées à l'industrie du nickel. Le gouvernement français affirme que son engagement envers le territoire restera fort, mais insiste sur la nécessité de réformes structurelles pour rééquilibrer l'économie locale.
Aide aux services publics
Une partie importante des aides annoncées sera dirigée vers les services publics. Si les conditions fixées par l'État sont respectées, la Nouvelle-Calédonie recevra en septembre 48,4 millions d'euros (5,8 milliards Fcfp) sous forme d'avances remboursables. Ces fonds permettront de soutenir l'assurance-maladie du territoire (RUAMM) à hauteur de 41,9 millions d'euros (5 milliards Fcfp), évitant ainsi une crise de trésorerie qui aurait mis en péril le financement des hôpitaux. De plus, 4,8 millions d'euros (près de 600 millions Fcfp) seront alloués à ENERCAL, le principal fournisseur d'électricité, pour prévenir une cessation de paiement. Enfin, 1,7 million d'euros (200 millions Fcfp) seront destinés aux prestations de chômage.
Soutien à l'activité partielle et aux entreprises
Le gouvernement prolongera également de deux mois supplémentaires, jusqu'en octobre, le financement de l'activité partielle pour les salariés des entreprises affectées par les émeutes. Un total de 61,4 millions d'euros (7,3 milliards Fcfp) sera ainsi débloqué, dont 23,2 millions (2,8 milliards Fcfp) sous forme de subventions directes et 38,2 millions (4,5 milliards Fcfp) en avances remboursables.
Par ailleurs, le fonds de solidarité mis en place par l'État pour les petites et moyennes entreprises (TPE-PME) sera prolongé au mois d'août. Ce dispositif, qui permet des versements allant jusqu'à 10 000 euros (1,2 million Fcfp) par mois pour les entreprises ayant subi une baisse de leur chiffre d'affaires de plus de 50% en raison des émeutes, a déjà distribué 24 millions d'euros (près de 3 milliards Fcfp) au 30 août 2024.
Le soutien de l'État à la Nouvelle-Calédonie s'inscrit dans une volonté de stabiliser le territoire et de favoriser la mise en place de réformes nécessaires pour améliorer son modèle économique et social, assure le communiqué du Haut-commissariat.
Damien Chaillot