Nouvelle-Calédonie : SLN-SONAREP, une volonté commune de travailler sur l’après nickel

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Nouvelle-Calédonie : SLN-SONAREP, une volonté commune de travailler sur l’après nickel

Jeudi dernier, la SLN organisait une visite de son centre minier et de ses chantiers à Poum. En partenariat avec la SONAREP, l’objectif est de développer et de diversifier les activités de la commune en vue de l’après nickel. Éclairage avec notre partenaire ACTU.NC 
 

A l’extrême Nord de la grande terre, le site minier de Poum est le dernier ouvert par la SLN, en 2019. Son exploitation est confiée en grande partie à une société locale, la SONAREP (Société de navigation, de roulage et exploitation de Poum). Porté dans un premier temps par les coutumiers, l’actionnariat de la SONAREP a été élargi, dans les années 90, à l’ensemble des habitants de la commune.

Aujourd’hui, la SLN souhaite faire grandir cette structure en développant un partenariat. En effet, jeudi dernier, lors de la visite du centre minier, la SONAREP et la SLN ont expliqué partager l’idée d’un nouveau modèle opérationnel qu’elles essayent d’implémenter sur la commune de Poum. Un modèle de partenariat entre la commune, les coutumiers et la structure de la SONAREP. Elles ont travaillé pendant 2 ans avec les populations, et coutumiers, pour définir les investissements nécessaires au développement le plus harmonieux possible en y incorporant notamment une dimension de responsabilité sociétale de l’entreprise. « Le gros changement de cette responsabilité sociétale, c’est, dès à présent, de considérer que l’activité minière, par essence, est épuisable. Il faut donc préparer la diversification économique de la commune de Poum », explique Pierre Epinoux, directeur général par intérim de la SLN et directeur technique, stratégique et excellence opérationnelle à la SLN.

Développement et diversification de la commune de Poum

Pour y parvenir, une « Association pour le développement durable de Poum » vient d’être créée dans laquelle les industriels sont partie prenante pour pouvoir supporter les programmes de diversification et de formation de la jeunesse.

En outre, la SLN et la SONAREP mettent en place de nombreux projets pour développer cette diversification de la commune. La SLN finance une partie de ces travaux, malgré des pertes majeures depuis plus de 10 ans. Elle aurait perdu plus de 120 milliards de francs CFP lors de ces dix dernières années. « Même si la SLN perd de l’argent, elle croit en ce modèle », assure Pierre Epinoux.

Plusieurs projets de travaux sont donc en cours et notamment un chantier d’introduction d’eau visant à renforcer les capacités de fourniture en eau potable. « La grande problématique de la commune est la ressource en eau. Dans le cadre du projet de développement de la mine, il s’est avéré lors des repérages qu’il y avait un fort potentiel de ressource en eau avec des débits conséquents », précise Christian Dahote, président du Conseil d’administration SONAREP. Les travaux ont commencé pour une enveloppe totale de 330 millions de francs CFP sur 2 ans.
 

L’activité minière devra contribuer à rendre le modèle rentable

Durant cette journée, la SONAREP et la SLN ont également évoqué un projet de lotissement pour capter et fixer la population et les acteurs de la mine sur place, dans la commune de Poum. « Le retour de ces populations va permettre de générer du développement économique et de maintenir la vie dans la commune », se félicite Henriette Hmaé, maire de Poum.

L’accent pourrait aussi être mis sur l’économie bleue qui bénéficie d’un fort potentiel, notamment avec l’holothurie, les pétoncles, les coquilles Saint-Jacques, les huîtres... « Tout un tas de ressources sur lesquelles ces sociétés veulent travailler dès à présent pour permettre de développer d’autres activités à côté de la mine », indique Christian Dahote.

La commune de Poum bénéficie également d’un fort taux d’ensoleillement à l’année. Une aubaine pour y développer de l’énergie solaire selon la SLN. Avec la SONAREP, la société a évoqué un projet de ferme solaire, au Nord de Poum mais aussi un projet de zone industrielle. « La valeur ajoutée doit se faire sur la commune », confirme Victor Toulangui, Directeur général de la SONAREP. Ces travaux s’inscrivent sur le long terme, sur une quarantaine ou cinquantaine d’années. « Il faut donc que les retombées de la mine participent à tous ces projets structurants », affirme la maire de Poum. L’activité minière devra contribuer à rendre le modèle rentable et soutenir les investissements nécessaires pour moderniser l’outil industriel de Doniambo et continuer la transformation localement. Un développement qui pourrait créer un tissu économique dans la commune et donc préparer l’après nickel.

 

Hugo Coëff