Nouvelle-Calédonie : Reprise du dialogue entre indépendantistes et loyalistes

Nouvelle-Calédonie : Reprise du dialogue entre indépendantistes et loyalistes

Indépendantistes et loyalistes réunis jeudi matin à Nouméa pour l’annonce de la future « Place de la Paix » ©Twitter / Sébastien Lecornu

Le dialogue politique entre loyalistes et indépendantistes a repris vendredi 30 octobre en Nouvelle-Calédonie, sous la houlette du ministre de l’Outre-mer Sébastien Lecornu, alors que le deuxième référendum sur l’indépendance du 4 octobre avait mis les nerfs à vif.

« Je voulais donner une chance au dialogue et quand j’ai vu que ça marchait, je ne souhaitais pas que des contingences logistiques puisse y mettre fin », a déclaré à la radio locale RRB, Sébastien Lecornu, expliquant pourquoi il avait décidé jeudi d’ajouter deux jours supplémentaires à sa visite.

Le ministre est allé s’isoler pendant près de dix heures jeudi sur un îlot où l’État dispose d’une résidence avec dix des principaux dirigeants loyalistes et indépendantistes, cinq de chaque famille, pour restaurer un dialogue politique en panne depuis plus de deux ans.

« Ensemble, nous avons défini une méthode. (…) Il faut qu’on arrive à avoir un plan de dialogue à la fois public et privé dans lequel on avance sur les effets du oui et les effets du non (à l’indépendance, NDLR). Nous devons lever les ambiguïtés de fond », a-t-il indiqué.

« Six mois utiles »

Le 4 octobre dernier, dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998), les Calédoniens ont pour la deuxième fois répondu non à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».

Mais l’écart entre les deux camps s’est nettement resserré par rapport au premier vote du 4 novembre 2018, générant un palpable climat de tension et d’inquiétude. Les non indépendantistes ont reculé de plus de trois points à 53,3% tandis que les indépendantistes sont montés de 43,3% à 46,7%.

Les cinq indépendantistes et cinq loyalistes autour du ministre des Outre-mer, en route pour leur retraite politique ©Les Nouvelles Calédoniennes

Les cinq indépendantistes et cinq loyalistes autour du ministre des Outre-mer, en route pour leur retraite politique ©Les Nouvelles Calédoniennes

Bien que le contenu des échanges, qui se sont tenus dans une « ambiance digne et respectueuse », n’ait pas été révélé, Sébastien Lecornu a indiqué avoir posé quatre questions majeures à ses interlocuteurs : « Qu’est-ce qu’être français en 2020 ? Qu’est-ce qu’être indépendant en 2020 ? Qu’est-ce que la souveraineté ? Quelle relation avec la France ? ».

Après son départ prévu samedi et compte tenu de la situation sanitaire, les débats devraient se poursuivre en visio-conférence lors de rendez-vous réguliers. « On a six mois utiles », a souligné Sébastien Lecornu en référence à avril 2021, date à laquelle, conformément à l’accord de Nouméa, un troisième et ultime référendum sur l’indépendance peut être demandé par au moins 18 élus du Congrès calédonien, et organisé d’ici 2022.

Les indépendantistes du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), qui regroupent 28 élus au Congrès, y sont favorables tandis que les loyalistes voudraient l’éviter.

Avec AFP.