Adopté au Congrès calédonien ce lundi, un projet de délibération va permettre au gouvernement local de fixer chaque mois la Taxe sur les Produits Pétroliers (TPP) et la Taxe Additionnelle sur les Produits Pétroliers (TAPP), afin de lutter contre la forte inflation des prix de l'essence constatée et à venir suite à la crise ukrainienne.
Contrer la forte augmentation des prix de l’essence à la pompe pour les consommateurs, c’est l’objectif du projet de délibération porté au Congrès ce lundi, adopté à 30 voix dans l’hémicycle contre 12 abstentions des groupes Calédonie ensemble et Les Loyalistes. Valable pour les mois de juin et juillet 2022 et alors qu’une nouvelle hausse est attendue pour le mois de juillet suite à l’étude de l’évolution des prix sur les marchés internationaux, la mesure pourrait être poursuivie jusqu’en décembre 2022.
Souhaitant une participation active des professionnels du secteur dans le contexte de crise, les élus indiquent que suite aux échanges avec les pétroliers, ces derniers, par la voix de la Direction de l'Industrie, des Mines et de l’Énergie de la Nouvelle-Calédonie (DIMENC) ont affirmé que leurs marges sont trop faibles pour en permettre une réduction. Un argument non-recevable selon les élus, qui appellent à la solidarité face à la situation et poursuivent leurs discussions avec les groupes concernés.
Dans les chiffres, la mesure représentera un manque à gagner de près de 430 millions de Francs CFP (3,5 millions d’euros) pour les seuls mois de juin et juillet, qui pourrait s’élever à 1,8 milliards FCFP (près de 15 millions d’euros) si celle-ci était reconduite jusqu’au mois de décembre 2022. Une situation problématique pour le gouvernement calédonien, alors que son budget est d'ores et déjà en grande difficulté, et que le vote pour un nouveau prêt auprès de l'AFD a été repoussé au Congrès.
Damien Chaillot