Alors que le Congrès devait examiner un possible nouveau prêt auprès de l'AFD de 20,88 milliards de Francs CFP (env. 173 millions d’euros), l’étude de la proposition a été ajournée par une motion préjudicielle ce mardi. En cause, un manque de garantie dans le contexte économique global actuel.
Délibération autour du prêt de l’AFD ajournée ce mardi 17 mai. Si la trésorerie de la Nouvelle-Calédonie est en difficulté suite à la crise sanitaire, à laquelle s’ajoute les effets de la crise en Ukraine, le groupe Union Nationale pour l’Indépendance (UNI) a fait valoir une motion préjudicielle, votée avec 36 voix contre 18, résultant à l’ajournement de l’étude du dossier.
En cause, la rencontre entre l’exécutif et l’AFD ce lundi 16 mai 2022, au cours de laquelle l’Agence a affirmé ne pas pouvoir appliquer un taux fixe sur le prêt demandé, notamment en raison des mouvements erratiques des marchés internationaux, résultante du conflit Russo-Ukrainien.
Dans des propos rapportés par nos confrères de CALEDONIA, Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement, explique : « Suite à des échanges avec l’AFD et aux vues de la situation actuelle mondiale, souscrire un prêt sur 25 ans est assez risqué, il n’y a aucune visibilité, il faut donc attendre que les marchés se détendent un peu ».
Si le gouvernement de Louis Mapou et les groupes indépendantistes à l’unisson ont voté pour la motion préjudicielle et le report de l’examen du prêt, les Loyalistes et Calédonie ensemble se sont opposés au vote et à l’ajournement du texte. Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie et le précédent gouvernement avaient déjà fait appel à l’AFD en 2020, suite aux répercussions de la crise sanitaire.
Le jour même, Nicolas Metzdorf et Philippe Dunoyer, tous deux membres du Congrès, co-signent une lettre ouverte à destination du président de la République, sollicitant son intervention dans ce dossier, évoquant les répercussions potentiellement « considérables »pour le territoire, puisque les trois-quarts de cet emprunt avaient pour vocation de financer « des dépenses effectuées au titre de la crise COVID, au comblement du déficit des comptes sociaux et au plan de relance de notre économie ».
Damien Chaillot