Des indemnisations plus rapides des assureurs et un interlocuteur fiable au gouvernement : dans un entretien à l'AFP, la présidente du Medef de Nouvelle-Calédonie Mimsy Daly a détaillé les exigences du mouvement patronal, près de quatre mois après le déclenchement des émeutes.
« Il est évident qu'on a hâte d'avoir un exécutif (...) opérationnel » répète la présidente du Medef-NC. Interrogée par Outremers360 lors de la REF24, Mimsy Daly se disait dans l’attente de la nomination d’un Premier ministre « pour que la Nouvelle-Calédonie soit traitée au plus haut niveau de l'État, à la mesure de l'urgence ».
Pour la présidente du Medef-NC, la nomination d’un gouvernement « de plein exercice » serait un avantage « dans les discussions avec les assurances ». « 1 250 expertises sont nécessaires. Aujourd'hui, on en a 520 qui sont finalisées. Le message que je passe aux assureurs, c'est « engagez-vous si possible d'ici la fin du mois de septembre à avoir fait réaliser la totalité des expertises attendues ». A un moment, il faut qu'on sorte ça, ça fait 4 mois. Ce n'est pas normal », a-t-elle déploré.
Si la lenteur des assurances, déjà pointée du doigt par Mimsy Daly, et l’attente d’un gouvernement n’a pas rassuré l’économie de l’archipel déjà en difficulté avant les émeutes débutées le 13 mai, la présidente du Medef calédonien salue toutefois le Ministère de l’Économie et des Finances, où « le fil n'a jamais été coupé ». « Il a été clair dès le début que la Nouvelle-Calédonie était considérée comme une urgence, même dans la période de gestion des affaires courantes ».
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Sur la nomination de Michel Barnier à Matignon, elle salue « un homme de dialogue (…) capable de rassembler et de faire travailler des personnes différentes ». « Je crois que c'est une qualité nécessaire pour la Nouvelle-Calédonie. Le rôle du Premier ministre est évidemment important, mais il va falloir pour la Nouvelle-Calédonie quelqu'un qui soit à 100% sur le sujet au sein de l'équipe gouvernementale. On a besoin d'un peu de stabilité au niveau de l'exécutif ».
« Par exemple, Bercy a mis en place une Cellule Reconstruction, où des hauts fonctionnaires travaillent à temps plein. Sur la partie sécuritaire, il y a une cellule (au gouvernement) qui ne traite que de la Nouvelle-Calédonie. Mais on peut imaginer que sur d'autres sujets, par exemple l'énergie, on ait besoin là aussi d'un appui technique sur la réorganisation de la filière. La refonte de notre système de protection sociale va aussi demander des appuis techniques relativement musclés » a-t-elle expliqué.
Mimsy Daly demande aussi « le maintien d'un niveau de sécurité suffisant en Nouvelle-Calédonie (...) qui puisse rassurer la population et les investisseurs » et une aide pour la « reconstruction des établissements publics détruits ». « Il y a 1 à 1,5 milliard d'euros de dégâts sur les infrastructures publiques : écoles, établissements de santé, culture, etc ».
Avec AFP