Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls veut « convaincre le FLNKS de s'inscrire dans l'accord » de Bougival

Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls veut « convaincre le FLNKS de s'inscrire dans l'accord » de Bougival

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls est attendu mardi en Nouvelle-Calédonie, où il doit rencontrer les acteurs politiques locaux pour tenter de sauver l'accord sur l'avenir du territoire, signé en juillet mais depuis rejeté par le FLNKS, principal mouvement indépendantiste.

Une semaine après le rejet du texte par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), Manuel Valls se rend de mardi à samedi sur l'archipel avec pour « objectif de poursuivre le dialogue autour de l'accord de Bougival » et d'installer à cette fin un comité de rédaction, selon le ministère.

« Je vais (...) en Nouvelle-Calédonie pour expliquer, préciser, compléter, convaincre autant que nécessaire », a défendu le ministre dans un entretien publié dimanche par Le Parisien. « Je ne veux pas passer en force. Mais il n'y a pas d'alternative crédible à Bougival ».

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C'est ce dont il va essayer de convaincre dès mercredi les sénateurs coutumiers, les maires et les présidents de province, avant des réunions « bilatérales », selon le programme décliné par son ministère. Le lendemain, jeudi, il doit installer officiellement un comité de rédaction avant de se rendre en province Nord de l'archipel, pour visiter le centre médico-social de Voh et rencontrer les représentants des quatre aires coutumières de cette province majoritairement indépendantiste. 

« Convaincre le FLNKS »

« L'accord de Bougival doit se mettre en œuvre et il va se mettre en œuvre », veut croire Manuel Valls. « Sans cela, c'est tout l'édifice politique, économique et social de la Nouvelle-Calédonie qui s'effondrerait ». « C'est pour cela que je veux convaincre le FLNKS de s'inscrire dans l'accord lors de notre réunion bilatérale. (...) Nous pouvons enrichir l'accord de Bougival et apporter des précisions, mais nous ne pouvons pas remettre en cause son équilibre général », prévient-il dans l'interview au Parisien.

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Manuel Valls défend un accord permettant la création d'un État de Nouvelle-Calédonie doté d'une loi fondamentale inscrite au titre XIII de la Constitution -actuellement occupé par l’accord de Nouméa-, d'une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, tout en assurant que le texte de Bougival reconnaît l'identité kanak.

Le « projet d'accord de Bougival » est incompatible « avec les fondements et acquis de notre lutte », avait affirmé mercredi Dominique Fochi, secrétaire général de l'Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d'une conférence de presse quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement.

Conférence de presse à laquelle ne participaient pas les membres de la délégation du FLNKS signataires de l’accord de Bougival, notamment le député Emmanuel Tjibaou. En mai 2024, des violences déclenchées par un projet de réforme du corps électoral avaient fait 14 morts et causé plusieurs milliards d'euros de dégâts sur le territoire. 

Vendredi, le ministre est attendu à Bourail, au centre médico-social de cette commune rurale de la province Sud, puis à Nouméa pour échanger avec les équipes de la Banque alimentaire. Un débat télévisé sera organisé le soir, en présence de personnes de la société civile. Samedi, Manuel Valls se rendra au marché de Ducos avant une réunion de travail avec le CESEE.

 Avec AFP