Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes au Congrès calédonien a déposé un texte proposant le drapeau du Front indépendantiste comme « bannière du pays ». Un texte qui promet des débats houleux sur ce sujet sensible, alors que le groupe y prévoit une révision du « sens des éléments graphiques ».
Ce n'est pas la première fois que la question d'un drapeau commun à tous les Calédoniens est posée dans l'espace public et politique de l'archipel. Mais faute de consensus sur ce sujet sensible, la Nouvelle-Calédonie n'a pour l'heure pas de drapeau, si ce n'est le drapeau tricolore et celui du FLNKS, visible au sein des institutions de l'archipel, et parfois, de façon confuse, considéré comme le drapeau officiel calédonien en dehors de l'archipel. Mais celui-ci ne fait pas l'unanimité, notamment du côté non indépendantiste.
« Revoir le sens des éléments graphiques »
Ce n'est pas pour décourager le groupe UC-FLNKS qui a décidé de proposer, via le dépôt d'un texte sur le bureau du Congrès, que ce drapeau devienne celui de l'archipel, et non plus seulement de la lutte indépendantiste, tout en ouvrant le débat sur le sens des éléments graphiques de ce drapeau arborant la flèche faitière des cases kanak, le soleil, et les couleurs bleu pour le ciel et la mer, rouge qui porte de nombreuses significations, et le vert pour la terre et la nature.
« Pour honorer l’accord de Nouméa en allant jusqu’à son terme, notre proposition de loi du pays vise à revoir d’une part le sens des éléments graphique du drapeau du FLNKS afin de permettre que celui-ci devienne la bannière du pays » explique l'UC-FLNKS dans un communiqué. « C’est dans cette optique que notre groupe dépose ce jour, une proposition de loi de pays relatif au drapeau de la Nouvelle-Calédonie ».
« Le drapeau du FLNKS est déployé depuis juillet 2010 au sein des institutions locales et nationales » a rappelé le groupe indépendantiste. Un déploiement qui fait suite au Comité des signataires de l'accord de Nouméa du mois de juin de la même année, « qui recommande que le drapeau tricolore et le drapeau du FLNKS soient arborés en Nouvelle-Calédonie ». « Cette volonté politique s’est ensuite traduite par le vote d’un vœu prévoyant que soient arborés ensemble, en Nouvelle-Calédonie, le drapeau du FLNKS et le drapeau national » ajoute-t-on.
Constatant que « quelle que soit leur vision de l’avenir, de nombreux Calédoniens l’utilisent pour montrer leur appartenance à la Nouvelle-Calédonie », l'UC-FLNKS appelle à « avancer dans la définition des derniers signes identitaires en officialisant notamment son drapeau selon les termes de l'article 5 de la loi organique du 19 mars 1999 qui précise que « la Nouvelle-Calédonie détermine librement ses signes identitaires permettant de marquer sa personnalité aux côtés de l'emblème national et des signes de la République » ».
« Le drapeau vert, jaune, rouge imprégné d’une flèche faîtière, constitue le seul drapeau qui permette à notre pays de se démarquer dans le concert des nations » insiste encore l'UC-FLNKS. Dans la configuration actuelle du Congrès, le texte de l'UC-FLNKS a des chances d'aboutir, les deux groupes indépendantistes comptant 24 sièges, 26 avec les deux élues non inscrites de l'UC, 29 s'ils obtiennent le soutien de l'Éveil océanien sur ce sujet (sur un total de 54 élus).
Une proposition qui, rappelons-le, arrive en plein déplacement officiel du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer. Gérald Darmanin doit par ailleurs installer, ce vendredi, les groupes de travail sur l'avenir institutionnel de l'archipel.