Poursuivre les recherches dans l’hybridation des différentes variétés d’ignames et les tester in situ, afin de petit à petit parvenir à une espèce d’igname résiliente aux maladies, aux aléas climatiques, qui puisse répondre aux besoins des producteurs tout en renforçant la sécurité alimentaire du territoire, tel est l’un des objectifs de l’Agence de développement de la Nouvelle-Calédonie (Adecal). Focus sur ce sujet grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
Expérimenter et tester des formes hybrides d’ignames, pour contribuer à la résilience aux aléas météorologiques et renforcer la sécurité alimentaire. Un pan de recherche et d’expérimentation que mènent l’Adecal et le pôle des tubercules tropicaux, alors que le territoire, après 2 années marquées par le phénomène La Nina caractérisée par de fortes pluies, s’apprête aux changements induits par El Nino et des épisodes de sècheresse.
Pour continuer de produire dans ces conditions complexes pour les agriculteurs, la résilience devient le maître-mot.
Sur le terrain, Yorann Ceccolini, agriculteur de Touho, travaille avec l’Adecal et teste sur ces parcelles différentes variété d’ignames hybrides fournies par l’Adecal, avec l’objectif de trouver une variété résiliente, mais tout aussi goûteuse que les variétés locales.
Au micro de Caledonia, Glenn Sautron, agent de développement en Province Nord, détaille l’apport de variétés hybrides sélectionnées : « L’avantage sur les hybrides, les variétés tardives, c’est que même si on a des périodes plus difficiles dans la saison, on arrive à lisser, et à avoir des rendements qui sont plus régulés, contrairement à une variété de saison qui suite à une sécheresse trop prononcée à un moment, suite à des trop grosses pluviométries, on peut passer d’un rendement de 30 tonnes hectares à 10 tonnes hectares ».
Ces tests sont rendus possible par le soutien du centre de tubercules tropicaux à Wagap, où de nombreuses variétés sont stockées et conservées afin de réaliser différentes expérimentations et hybridations.
Exemple avec la variété Boutou, décrite par Sébastien Blanc, responsable adjoint du centre de tubercules tropicaux : « Ici, on a Le Boutou par exemple, une variété qui avait été introduite en 2005, qui vient de Guadeloupe, qui a été travaillée par le centre de l’Institut Nationale de Recherche Agronomique (INRA), pour sa capacité à être tolérante à la maladie de l’anthracnose. Du coup, on l’avait introduite en 2005, et maintenant, elle commence à être bien connue par les producteurs ».
Cette première étape permet de poser les bases vers de nouvelles améliorations, poursuit Sébastien Blanc : « L’objectif c’est de trouver des variétés qui soient adaptées à des conditions humides, mais après on peut, une fois qu’on sait faire ça, travailler à des variétés qui seront tolérante à la salinité, ce sont des choses qu’on ne regarde pas encore actuellement, mais que dans les années à venir, une fois qu’on a sélectionné sur l’anthracnose, vu que c’est la principale maladie, on pourra mettre des critères supplémentaires dans le processus de sélection ».
Ces recherches ont pour objectif de répondre aux contraintes des agriculteurs tout en permettant de tendre vers la sécurité alimentaire du territoire.
Damien CHAILLOT